Cybercarnet

Osakasayama : le bilan et le corps de Christ

Un bilan revêt un intérêt. Il arrive souvent que lorsque nous jetons un regard rétrospectif sur des conversations ou des expériences passées, nous puissions constater par quelles manières différentes Dieu nous a tissés et préparés pour notre parcours actuel. C’est précisément ce qui s’est produit concernant le parcours pour lequel Dieu continue de me préparer au Japon. En revanche, la rétrospection peut nous jouer des tours à tel point qu’elle ne fait que nous engendrer de la frustration.

Cela fait maintenant une semaine que je suis arrivé au Japon. J’ai défait mes bagages, je me suis familiarisé avec l’itinéraire vers les commerces de proximité et les supermarchés les plus près et j’ai même réussi à effectuer quelques courses matinales. Pourtant, je ne me sens toujours pas installé.

Je me souviens de mes conversations avec mes amis les plus proches ainsi qu’avec des membres de ma famille pendant les mois qui ont précédé mon départ, où j’ai montré une attitude de serviteur de Christ au Japon, imprégnée de réflexion et de sagacité.

M’attendre à ce que des choses aillent mal.

À un échec rapide.

La lune de miel finira par disparaître.

M’attendre à être en proie à des difficultés et ne pas désirer être là.

Mes proches étaient impressionnés par une telle franchise ! Je me suis investi auprès de suffisamment de personnes et ai consulté passablement de documentation pour savoir à quoi m’attendre. Ce qui allait assurément contribuer à ma transition, n’est-ce pas ? Tout connaître en la matière avant de vivre cette expérience ?

Puis m’éveiller le troisième jour, envahi par la peur de sortir. Voici ce que j’ai écrit sur cette expérience sur mon cybercarnet :

 

Entendre le commis du magasin me parler dans une langue que je ne comprends pas, ne lui répondre qu’en dodelinant, impuissant. J’ai ressenti la solitude. Mais je me suis rendu et c’est arrivé, et la solitude a ressurgi, bien entendu. […] Ce matin, j’ai prévu d’aller faire mes emplettes au supermarché du coin. Je m’attends à ressentir ce même sentiment de solitude et à réagir de la même manière […] la peur de sortir révèle mon ardent désir de demeurer à l’intérieur dans ma bulle.

 

Le fait de bien connaître la théorie n’a pas d’importance. On ne peut pas être bien préparé à vivre une expérience nouvelle… Jusqu’à ce que nous vivions une telle expérience. Et c’est bien ainsi. Dieu fait preuve d’un sens proche de l’humour en se servant de telles expériences pour nous montrer sa puissance et sa grâce. Voici comment mon cybercarnet se conclut :

La peur de sortir me révèle mon ardent désir de demeurer dans ma bulle. Ce n’est pas pour cette raison que je suis ici. De toute manière, la grâce de Dieu est plus puissante et plus présente dans cette faiblesse qui m’étreint. Alors je continuerai de ne pas la feindre ni de lutter contre elle et je serai témoin d’une grâce et d’une puissance divines rendues parfaites.

 

Une partie de sa grâce divine pendant la première semaine de mon séjour ici a revêtu une caractéristique des plus humaines : Hideki et Kayoko Nagahara. Ils ont été véritablement les mains et les pieds de Jésus pour moi de manière très concrète jusqu’à présent à Osakasayama. Ils ont été le corps de Christ pour moi. Ils sont un frère et une sœur en Christ, malgré la barrière de la langue, de l’âge et de la culture.

Dans mes faiblesses provenant de l’expérience préparatoire de ma rétrospection, Dieu se sert de ses gens magnifiques et brisés pour me rappeler qu’il est avec moi.