Cybercarnet du président

Ma seule expérience d’une course en voilier

J’ai grandi sur l’île de Montréal. Je passais la plupart de mes étés sur les rives du lac Saint-Louis. La construction de radeaux et des aventures aux alentours de ce lac ont bercé mon enfance. Je me souviens du jour où la police a ramené mon frère plus jeune à la maison. Il avait été repéré en train de construire un radeau avec ses amis. Ils s’apprêtaient à s’aventurer dans les rapides de Lachine. Jamais il n’aurait survécu à cette aventure.

Par ailleurs, lorsque j’étais adolescent, notre voisin nous avait invité mon père et moi, à participer à une course à bord de son voilier. Cette course avait lieu sur le pittoresque lac de Deux-Montagnes. C’était une magnifique journée sans vent. Tous les marins profitaient du soleil sur le pont plutôt que de se concentrer sur cette course. Notre capitaine nous a donné l’ordre étrange de diriger notre bateau loin des autres voiliers. Si bien que les autres marins ont cru que nous quittions la course ou que nous étions en état d’ébriété.

Lentement et méthodiquement, nous nous sommes donc éloignés de plus en plus des autres embarcations. Cela nous paraissait bizarre. Cependant, nous avons obéi à notre capitaine, parce qu’il avait remporté de nombreuses courses à voile. Nous étions maintenant à au moins un kilomètre des autres bateaux. Nous avons alors compris ce qu’avait anticipé notre capitaine : un vent s’était levé partout sur le lac et nous nous dirigions vers ce dernier. Le vent nous a frappés et a fait tournoyer notre bateau. Notre capitaine nous a crié que toutes nos mains devaient hisser le spinnaker, pour mieux profiter de l’avantage de la force de ce vent. C’était remarquable! Ce dimanche-là, sans vent, nous voguions à vive allure sur l’eau en direction des autres bateaux, cette formation inerte qui n’allait nulle part.

J’ai reçu l’ordre d’incliner mon corps sur un côté du bateau pour éviter qu’il ne chavire. Je m’accrochais à la coque et mon corps ne se trouvait qu’à un mètre de l’eau qui courait près de moi. Et cette eau semblait si désaltérante… Si fraîche par ce jour d’été. Avec une main, j’ai pensé puiser cette eau pour me désaltérer un peu. Mon capitaine m’a vu et m’a ordonné aussitôt de ne pas toucher l’eau, pour éviter de ralentir la course de notre bateau. Ma petite main? Ralentirait ce bateau de trois mètres et demi? J’ai donc obéi. Et ce jour-là, nous avons rapidement dépassé tous les autres voiliers.

Tout comme lors de notre course de voiliers, si vous suivez le Seigneur avec fidélité et méthode, à contre-courant de ce monde, l’Esprit de Dieu remplira et contrôlera votre vie. Tant et si bien que vous finirez bon premier pour conquérir un nouveau territoire. Quel est donc ce nouveau territoire que vous devez conquérir? La victoire sur un péché récurrent? La réconciliation d’une relation? Une vie sans dette? Ou le Québec entièrement conquis pour le Christ? J’ai appris sur le lac des Deux-Montagnes que je devrais toujours obéir à mon capitaine. Je me souviens que je lui fais confiance pour assurer ma sécurité et me préserver des sombres et dangereux courants sous-marins de la vie. Il me dirigera de manière sécuritaire et victorieuse vers ce territoire nouveau.