Qu’en est-il de l’éducation chrétienne au Canada?

J’ai conclu ma tournée des congrès régionaux à l’échelle du pays en juin dernier. J’ai entendu beaucoup de bonnes nouvelles, notamment de nos trois séminaires partenaires.
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Le Northwest Baptist College and Seminary, situé à Langley en Colombie-Britannique, sert activement nos Églises par son programme Immerse. Ce modèle éducatif théologique fondé sur les compétences plonge les étudiants dans le ministère de l’Église pendant leurs études et leur formation.
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L’Heritage College & Seminary à Cambridge en Ontario vient d’inaugurer ses impressionnantes et nouvelles installations. Il poursuit son robuste programme de stage pour ses étudiants plus âgés. Cet établissement élabore également une vision nouvelle pour la préparation au ministère et son partenariat avec nos Églises locales.
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Le séminaire baptiste évangélique du Québec, le SEMBEQ, à Montréal a inauguré son engagement rafraîchi de partenariat avec nos Églises et nos régions pour outiller et susciter des dirigeants dans nos Églises. L’histoire reconnue de SEMBEQ demeure étroitement liée à la formation de nos pasteurs, de nos missionnaires et de nos aumôniers et aumônières.
Qu’en est-il de l’éducation chrétienne au Canada?
Quelle est l’importance de l’éducation chrétienne pour former des jeunes qui persévèrent dans la foi? J’ai participé à une réunion de l’Evangelical Fellowship of Canada (EFC) où j’ai appris des faits intéressants autour de ce sujet.
En 1901, il n’y avait que 18 établissements d’éducation supérieure au Canada. Aujourd’hui, notre pays compte 96 universités et une population étudiante de 1,8 million.
Dans les années 30, seuls 15 % de la population canadienne détenait un diplôme d’études secondaires. Ce pourcentage est passé à 50 % dans les années 50. Depuis 2001, le Canada se classe au premier rang des pays de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques. Les données de 2023, soit la plus récente année de leur publication, rapportent que 63 % des adultes ont poursuivi des études universitaires.
Nous mettons cet accent accru sur l’éducation au Canada. L’essor du mouvement de l’école biblique, démarré en 1885, a lutté contre le mouvement moderniste au début des années 1900, puis a décru dans les années 60. À l’heure actuelle, il est privé d’oxygène au début du 21e siècle. Depuis 1894, 340 collèges bibliques ont vu le jour. 75 % d’entre eux se trouvent dans l’Ouest canadien. Aujourd’hui, bon nombre de ces établissements ont fermé leurs portes ou ont fusionné pour survivre dans un climat où les parents chrétiens remettent en question les frais et la pertinence d’y inscrire leurs enfants. À l’heure actuelle, le Canada compte environ 70 établissements de formation religieuse postsecondaire. Ils comprennent des séminaires et des collèges bibliques.
Aujourd’hui, ces établissements ne disposent d’aucun financement public. Seuls, leurs frais de scolarité financent ces établissements qui demeurent plus élevés que les établissements séculiers équivalents. Les écoles chrétiennes dépendent de leurs frais de scolarité en moyenne deux fois et demie plus que les écoles séculières. C’est ainsi qu’au début du 21e siècle, il y avait moins d’écoles et de collèges bibliques.
Aujourd’hui, moins de 20 000 étudiants fréquentent des écoles postsecondaires canadiennes fondées sur la foi, soit 7 % seulement de toute la population étudiante postsecondaire. Notons cette comparaison intéressante : les évangéliques représentent environ 7,7 % de la population canadienne.
Soulignons les résultats de deux importantes études menées respectivement en 2010 et en 2018 par l’Evangelical Fellowship of Canada, de concert avec plusieurs autres ministères de la jeunesse.
En 2010, l’étude Hemorrhaging Faith a révélé que deux étudiants au secondaire sur trois avaient quitté l’Église ou leur foi pendant leurs études postsecondaires. Ces données étaient effarantes. Consultez l’étude Hemorrhaging Faith publiée en anglais ici.
Quelques professeurs de la Western University ont avoué que seuls 15 % des emplois offerts sur le marché requièrent des études en arts libéraux. Je ne suis pas contre les études universitaires; tous mes enfants possèdent au moins l’un de ces diplômes. Je ne suis pas non plus contre l’éducation comme moyen de croissance pour façonner les esprits. Si la principale raison d’être des études universitaires ne consiste pas à préparer les jeunes adultes ou les jeunes de cœur au marché du travail, quel est donc son principal objectif?
Certains soutiennent que les campus sont devenus des lieux pour transmettre une nouvelle orthodoxie, de nouvelles valeurs et une confession publique séculière plutôt que d’offrir aux étudiants une formation qui les conduit à exercer une profession. L’éducation universitaire élabore une vision du monde.
Alors, les évangéliques devraient-ils disparaître de la scène pour autant? Les évangéliques fuient-ils « l’espace public » comme nous l’avons fait au début des années 20 et pendant la grande partie du 20e siècle? Nous refaisons ce parcours à nos propres risques. Je nourris l’espoir que le contraire se produise. Les évangéliques font leur entrée dans la fonction publique, demeurent enseignants dans le système public, écrivent aux rédacteurs en chef de leurs journaux locaux, se joignent à un parti politique, deviennent bénévoles. Ils luttent ardemment contre la pauvreté, l’itinérance et la dépendance. Ce sont des défenseurs de l’enfant à naître, des soins en fin de vie, de l’intendance de la création et d’autres causes importantes. Les évangéliques doivent prendre un engagement durable et bénir ainsi notre pays.
Un dernier mot sur le caractère révélateur de l’étude Renegotiating Faith réalisée en 2018. Elle énumère l’arrière-plan évangélique des étudiants, leur fréquentation d’un collège biblique pendant au moins un an, leur séjour dans un camp chrétien à l’adolescence, qui disposent d’un mentor ou participent à un ministère chrétien dans les 30 jours après leur entrée à l’université. Cette étude établit leur lien et l’augmentation de leurs prédispositions à persévérer dans leur foi. Consultez l’étude Renegotiating Faith publiée en anglais ici.
Les parents chrétiens doivent repenser le choix de l’établissement postsecondaire où ils envoient leurs enfants. Ou encore, ils doivent s’assurer du renforcement de la foi de leurs enfants. Des outils et des mises en pratique utiles permettent à leurs jeunes de penser de manière chrétienne au milieu des campus séculiers qui enseignent un endoctrinement délibéré à l’échelle canadienne. Voilà qui donne à réfléchir.