Vivre l’Évangile au quotidien

Un regard rétrospectif nous permet de constater l’impressionnant contraste entre notre vie d’avant et l’œuvre que Dieu a accompli en nous. Il est merveilleux de pouvoir en témoigner aux autres. Nous voulons leur présenter ce témoignage vivant de notre foi et de ce que Jésus a accompli à la croix pour nous. Imaginez que vous ayez l’occasion de parler à des gens désireux d’en savoir plus sur Dieu. Leur cœur souhaite connaître la vérité. Un seul petit inconvénient se présente : vous ne parlez pas leur langue. Comment leur témoigner? Comment, dans ces circonstances, parvenir à faire la volonté de Dieu selon son appel?
Plusieurs missionnaires se confrontent à cette réalité. Séjourner dans un autre pays implique le défi de connaître non seulement une nouvelle culture, mais aussi une autre langue pour vous permettre de témoigner de l’Évangile. Jerusha Ricketts, missionnaire du Fellowship à l’étranger, se trouve dans cette situation. Le Seigneur l’a appelée à le servir en espagnol à Medellín en Colombie.
Jerusha a vécu en Colombie pendant deux ans, dans le cadre du programme Launch. Elle y a servi et s’est familiarisée avec la langue de ce pays, l’Église ainsi qu’avec le ministère. De retour au champ, pendant une journée normale, elle suit des cours d’espagnol en matinée. Elle s’exerce avec son cahier d’exercices par elle-même ou à l’Église. En ce moment, elle se concentre sur l’apprentissage de cette langue. S’il lui paraît difficile de demeurer encouragée, Jerusha souligne combien Dieu lui permet de se servir de ce temps pour témoigner de l’Évangile dans son environnement actuel.
J’éprouve un grand malaise par cette barrière de la langue, lorsque je me sens incapable de bien m’exprimer en espagnol. J’apprends cependant que si le désir de mon cœur consiste à faire la volonté du Seigneur, il me donnera ce dont j’ai besoin pour y parvenir. J’éprouve beaucoup de plaisir à fréquenter l’école. J’y rencontre des gens formidables, je vis à leurs côtés, je peux témoigner de ma foi de manière dynamique. Et je me rends compte que je ne serais pas dans un tel environnement où je me trouve, si je parlais parfaitement espagnol.
Nous avons parfois certaines attentes sur les aspects que devrait prendre le ministère. Nous devrions nous rappeler chaque jour que le Seigneur vous a placés dans un lieu particulier pendant une certaine période donnée. Et où que l’on se trouve, Dieu veut se servir de notre vie tout entière pour sa gloire. Tel est le contexte d’une personne missionnaire, bien sûr, et celui de tous les croyants. Car nous sommes en effet appelés à faire des disciples et à témoigner de la lumière.
C’est que signifie vivre l’Évangile au quotidien. Comme le souligne Jerusha, il s’agit d’une démarche dynamique. Je crois que lorsque vous connaissez bien l’Évangile, vous finissez naturellement par tout intégrer dans la vie grâce à cette lentille. Lorsque je songe à la manière de témoigner de l’Évangile, j’aime être une expression concrète du Christ. Et au fil de ma lecture des Évangiles, je comprends que Jésus a subi beaucoup d’attaques pour avoir consacré du temps auprès des collecteurs d’impôt et des pécheurs. Je ne suis pas une perceptrice d’impôt, mais je suis une pécheresse. Et je pense que c’est auprès de ce groupe de personnes que j’évolue. Ces personnes ne prétendent pas être parfaites; elles n’ont pas réglé tous leurs problèmes. Elles sont honnêtes. Et je pense qu’il est plus facile de parler du Seigneur, de l’Évangile et de la foi avec ce genre de personnes.
C’est magnifique de passer du temps avec des gens, d’échanger sur nos vies et de parler de l’Évangile dans nos conversations. Cela peut s’avérer difficile de demeurer encouragé pendant que nous semons avant d’en connaître les fruits. Jerusha a vu des personnes partir et retourner dans leurs situations difficiles. Elle en a observé d’autres poursuivre leurs voyages. Ces contextes lui sont familiers. Elle sait qu’elle doit remettre toutes ces circonstances entre les mains du Seigneur. Elle se rappelle qu’il se soucie de ces personnes, qu’il est fidèle pour terminer l’œuvre qu’il commence.
Une forte présence culturelle catholique persiste en Colombie. Jerusha habite à Medellín, ce qui lui a permis de constater qu’un bon nombre de personnes croient qu’elles connaissent Dieu. Leur arrière-plan religieux leur permet souvent de dire qu’elles prient beaucoup. Si vous approfondissez votre conversation avec elles, vous connaissez la nature de leur relation avec Dieu et le sujet de leurs prières. Vous comprenez mieux leur manque d’intimité relationnelle avec le Seigneur, celle qui se fonde sur les Écritures. D’une certaine manière, les gens vivent un analphabétisme biblique où ils croient qu’ils sont en bons termes avec Dieu, sans toutefois véritablement le connaître.
Un autre besoin que Jerusha a reconnu touche l’intérieur de l’Église locale. À l’heure actuelle, elle sert le Seigneur à la Redil del Poblado. Elle ajoute qu’il est difficile de trouver des endroits où se côtoient les croyants et les non croyants. Je rencontre des gens qui n’ont pas de relation avec Dieu, en dehors des cultes du dimanche ou des études bibliques au milieu de la semaine. Je m’interroge : où pouvons-nous donc créer des liens avec des non croyants? De tels espaces permettraient à ces non croyants de s’entourer de chrétiens remplis de l’Esprit de Dieu. Par l’entremise d’une relation, ils parviendraient ainsi à la connaissance du Seigneur.
Devant tous ces défis, prions pour la Colombie et pour Jerusha, dans son apprentissage de l’espagnol. Et prions pour qu’avec sagesse, plutôt que d’attendre de se sentir entièrement à l’aise, elle établisse des relations à l’aide de ses connaissances déjà acquises en espagnol. Prions aussi pour que Dieu la dirige et selon sa volonté, qu’elle saisisse la manière dont elle peut appuyer l’Église locale et le rôle précis qu’elle doit y jouer.