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Dieu comme parent dédaigné ou amoureux délaissé

Imaginons Dieu comme un père dédaigné ou un amoureux délaissé. Ce ne sont pas les premiers symboles habituels pour décrire notre père céleste qui nous viennent immédiatement à l’esprit. Nous les retrouvons pourtant illustrés dans le livre d’Osée.

Il y a des années, j’ai lu l’ouvrage de Philip Yancey, Disappointment with God: Three Questions No One Asks Aloud. Ce livre abordait ces analogies et je les ai trouvé fascinantes. Voici quelques réflexions éparses à cet effet.        

Le livre d’Osée traite de l’adultère spirituel. Vous ne pouvez échapper au fait que ce livre de l’Ancien Testament traite de l’histoire d’amour constante qu’Israël entretient envers d’autres dieux ! Dieu donne à l’humanité son amour en cadeau et nous le lui jetons sans cesse à la figure, pendant que nous nous compromettons avec d’autres plaisirs et d’autres divertissements.          

Aux trois quarts de ce livre, nous trouvons inexplicablement un passage extraordinaire sur la parentalité. Pendant dix chapitres, Dieu évoque son état d’un amoureux délaissé, abandonné, jaloux de notre affection. Puis au onzième chapitre, aux versets 1 à 4, Dieu commence à se remémorer : « Quand Israël était jeune, je l’aimais […] c’est moi qui ai guidé les pas d’Éphraïm, le soutenant par ses bras. » (Colombe)       

Comme un parent affectueux, le Seigneur se souvient des moments où il a montré à ses enfants comment marcher. N’est-il pas de moment plus merveilleux pour un parent que celui de regarder son enfant faire ses premiers pas ?          

Cependant, aux versets 7 et 8 du onzième chapitre, Dieu déclare : « Mon peuple est enclin à l’inconstance envers moi […] Comment pourrais-je te traiter, Éphraïm ? Pourrais-je te livrer, Israël ? » (Colombe)      

Dix chapitres d’un récit de prostitution et de trahison classé X, Dieu se sert de la métaphore d’un enfant qui fait un pied de nez à son père. Son père ne peut tout simplement pas renoncer à lui.

Dieu désire que nous ressentions ce qu’il éprouve lui-même quand son amour ne lui est pas rendu. Le mariage et la parentalité demeurent les deux relations les plus profondes que les humains puissent vivre. Lorsque votre enfant se retourne contre vous et que vous attendez son retour à la maison, qu’il est 3 heures du matin, voilà comment Dieu se sent. Ou que votre tendre moitié vous trompe pour la troisième fois, même si vous lui avez pardonné chaque fois, voilà comment Dieu se sent.

Dans le livre d’Osée, Dieu compare son amour à celui de deux amoureux ou à celui d’un père et d’un fils. Il désire que nous comprenions comment il se sent lorsque nous agissons comme une personne adultère en série ou à un adolescent rebelle. 

Par ces métaphores, Dieu nous enseigne sur la dépendance et la soumission. Qu’est-ce qui définit mieux la relation d’un enfant et de son parent qu’une relation de dépendance ? Le nouveau-né demeure complètement dépendant de sa mère pour chacun de ses besoins. Par ailleurs, la dynamique relationnelle de deux amoureux se trouve à l’opposé. Deux amoureux sont entièrement libres. Ils choisissent cependant d’abandonner cette liberté en se soumettant l’un à l’autre. Un mariage sain décrit une soumission de l’un à l’autre, de plein gré, par amour. Un mariage malsain décrit la soumission comme une lutte de pouvoir sans cesse grandissante.

Dieu se sert de ces deux métaphores pour souligner le nécessaire équilibre que nous devons atteindre dans notre relation avec Dieu : celui de l’équilibre entre la dépendance et la soumission. Lorsque nous sommes en déséquilibre, le résultat obtenu demeure la douleur, la distance et la solitude.

Le prophète Osée a pourchassé Gomer, sa femme infidèle, parce que son amour à lui était véritable. Les infidélités de cette femme n’ont pas arrêté cet homme. Le comportement honteux et les étourderies inconsidérées de sa femme ne l’ont pas convaincu lui, d’abandonner pour autant. 

Dieu continue de pourchasser chacun de ses enfants, vous et moi, malgré nos égarements. Dieu merci, pour cette vérité. Cependant, l’expérience de Dieu, dans une certaine mesure, dépend de moi… Le Seigneur connaîtra-t-il la joie ou la douleur dans ma relation avec lui ?