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Suscitez l’étonnement d’une personne et vous n’êtes qu’à un pas de l’adoration

J’avais 22 ans et je rendais visite à mon ami du Moody Bible Institute lors de la « Founder’s Week », une semaine remplie de formidables prédications et de défis.

Je n’avais que trois ans de vie chrétienne et ne comptais que de vingt mois d’études au séminaire.

À l’auditorium du Moody Bible Institute, nous avons entendu Alan Redpath prêcher sur le deuxième chapitre du livre des Actes, au verset 12 : « Tous étaient dans l’étonnement et ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres : que veut dire ceci ? » (L.S. 1979)

Qu’est-ce donc qui les rendait « dans l’étonnement » ?

Ces disciples passionnés du Christ, sous le contrôle du Saint-Esprit, se trouvaient habilités par lui. M. Redpath a déclaré : « Suscitez l’étonnement d’une personne, et vous n’êtes qu’à un pas de l’adoration ! »

Je me souviens de ce sermon prophétique d’il y a quarante ans comme si c’était hier. Où les disciples de Christ obtiennent-ils ce genre de puissance pour transformer ainsi leur collectivité ? M. Redpath affirmait que ce secret se trouvait précisément dans « ce lieu secret ». Celui où l’on passe du temps seul avec Dieu.

Redpath, expatrié britannique, et un tenant de la tradition de Keswick et de celle de Stephen Olford, était pasteur de l’Église historique Moody Bible Church. Un certain A. W. Tozer, professeur au Moody, avait communiqué avec lui, pour l’inviter à le rencontrer quotidiennement dans un parc dès l’aube pour prier.

Redpath racontait à propos de ce rendez-vous : « C’était un peu tôt pour moi, mais lorsque je m’y suis rendu, j’ai trouvé M. Tozer face contre terre en intense prière. »

Tozer est décédé le 12 mai 1963 il y a près d’une soixantaine d’années. On publie toujours ses œuvres. Sans doute parce qu’il vivait ce secret dont beaucoup d’entre nous tentent de percer dans ses ouvrages. Pour bon nombre d’entre nous, la prière constitue un supplément plutôt que la composante fondamentale de notre vie et de notre ministère. Si nous désirons voir la mission s’accomplir, nous devons nous réengager à devenir des intercesseurs, assoiffés d’être en communion avec l’Esprit de Dieu. Sans lui, nous ne faisons que jouer au plus fin.

Ésaïe 62.6 nous dit : « Vous qui faites appel au souvenir de l’Éternel, pas de répit pour vous ! » (Colombe.) Si nous désirons voir la puissance de Dieu pleuvoir sur nos Églises, dans nos intercessions, ne donnons aucun répit à Dieu.

Dans son ouvrage La connaissance de l’Éternel, voici ce qu’a écrit M. Tozer dans son chapitre consacré à l’autosuffisance de Dieu :

Dieu tout-puissant, parce qu’il est tout-puissant n’a pas besoin de soutien. L’image d’un Dieu nerveux, séduisant, flattant l’homme pour obtenir ses faveurs n’est pas agréable ; pourtant si nous examinons la conception répandue de Dieu, c’est exactement ce que nous voyons… Nous avons une si haute opinion de nous-mêmes qu’il nous est facile, pour ne pas dire agréable, de croire que nous sommes nécessaires à Dieu. Sans doute, la pensée la plus difficile à croire pour notre égoïsme naturel, que nous alimentons, consiste à penser que Dieu n’a pas besoin de notre aide. Nous nous le représentons souvent comme un Père occupé, enthousiaste, quelque peu frustré, se précipitant pour chercher de l’aide pour accomplir son plan bienveillant destiné à susciter la paix et le salut dans le monde.

 Même si cela nous rend très humbles… nous devons nous rendre compte de cette brutale réalité que nous adorons un Dieu qui existe par lui-même, autosuffisant, indépendant qui :

  • n’a pas besoin de moi.
  • n’a pas besoin de mon Église.
  • n’a pas besoin de vous.
  • n’a pas besoin des baptistes du Fellowship.
  • n’a pas besoin de nos plans, de nos programmes, ni de nos bâtiments.

Tout ce que nous avons créé (et soutenons même que nous avons tout fait cela pour la gloire de Dieu) pourrait brûler et être transformé en poussière… et Dieu soutiendrait encore et toujours un grand, immense et glorieux nom pour Lui-même parmi les nations.

Dieu ne nous inclut pas dans son immense plan d’ensemble pour gagner les nations parce qu’en fait, il a véritablement besoin de nous. Dieu nous inclut parce qu’il nous aime. Et jusqu’au moment où nous serons vraiment réconciliés avec ceci : qu’à moins que nous reconnaissions véritablement que ce n’est que dans le lieu secret de la prière que nous possédons toute puissance pour accomplir la mission, nous continuerons à être frustrés par nos tentatives d’accomplir les desseins de Dieu. Nous allons rater la cible.