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Pâques et l’odeur putride de la mort

Pâques nous rappelle la victoire sur le péché et sur la mort. La victoire sur l’aiguillon et la putréfaction de la mort.

L’un des meilleurs amis de Jésus se prénommait Lazare. Lorsque ce dernier trouva la mort, Jésus s’est rendu au tombeau de son ami. Au lieu d’y déposer des fleurs, Jésus s’est écrié : « Lazare ! » et son ami est ressuscité. Sans aucun doute, sa dépouille dégageait une incroyable odeur de putréfaction, après sept jours sous un soleil de plomb.

Jésus s’est servi de cet événement comme analogie pour définir la condition spirituelle de l’humanité. Cette dernière demeure entièrement morte spirituellement. Peu de gens parviennent à remarquer son odeur putride. Nous avons tous été exposés à l’odeur de la mort spirituelle si longtemps que nous nous sommes habitués à son odeur. Heureusement, ce ne fut pas le cas de Jésus.

Jésus trouve l’odeur de la mort intolérable et il s’écrie : « Lazare ! », « Jean », « Joanie » « Lève-toi ! » Notre tâche ne consiste pas à nous lever, mais bien à admettre que nous sommes morts. Les seules personnes qui restent dans la tombe ou qui demeurent mortes spirituellement sont celles qui ne se rendent pas compte qu’elles sont mortes ou qui ne croient pas qu’elles le soient. Elles ne sentent jamais cette putréfaction pas plus qu’elles admettent leur besoin de la solution de Dieu : la mort d’un autre homme.

Toute l’humanité éprouve le besoin désespéré de la grâce de Dieu. Cette grâce demeure quelque chose que je ne mérite pas, dont je ne suis pas digne. Nous sommes séparés de notre Père du ciel. Seule la mort de Jésus sur une croix terrible constitue un paiement suffisant pour réparer et guérir notre relation rompue avec Dieu. Nous ne méritons pas ce genre d’amour ; tel est pourtant la véritable nature de la grâce. Nous n’en sommes pas dignes, mais Dieu nous la donne généreusement.

Sans l’amour bienveillant de Dieu, nous demeurons morts spirituellement. Nous empestons. La pourriture de la mort nous enrobe.

En Europe, au XVIe siècle, les femmes portaient des corsages et les hommes des boutonnières pour masquer l’odeur qui se dégageait de leur corps. En effet, selon les croyances populaires de l’époque, prendre un bain était malsain et pouvait entraîner une grippe mortelle. C’est ainsi que les femmes prenaient rarement un bain et que des bouquets de fleurs garnissaient les pièces de leur manoir. Elles gardaient des mouchoirs parfumés dans leurs aumônières. Tous ces stratagèmes servaient à masquer l’odeur nauséabonde qui se dégageait de leur personne 

De même, le parfum envoûtant de l’Évangile a le pouvoir de surpasser l’odeur putride et paralysante du péché et de la mort spirituelle.

Pâques est notre rappel que la vie de Jésus, librement donnée sur la croix, est un témoignage de son amour sans bornes pour l’humanité tout entière. Et son corps réanimé et débordant de vitalité, la vie de la résurrection, constitue le testament de la puissance qu’il offre à chacun d’entre nous pour connaître la victoire contre le péché et la mort.

 Répétons tous ensemble : « Il est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! »