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La paix de Dieu

Le 14 mars dernier, je me trouvais à l’église lorsque j’ai reçu un appel de mon père. Il était prêt à me réserver un billet de retour à la maison. J’ai entendu son amour et sa crainte. Cela a provoqué une forte tension au fond de mon cœur. Mon père terrestre désirait mon retour à la maison. Mon Père céleste lui, souhaitait que je demeure à Medellín. Je savais que j’obéirais à mon Père céleste. Je n’y parviendrais pas sans honorer mon père terrestre. Avec l’assurance de ma décision, j’ai dit à mon père que je le rappellerais lorsque je serais de retour à mon appartement. Je voulais aborder cette conversation avec prudence.

Lorsque j’ai parlé avec mes parents ce soir-là, je leur ai raconté que je resterais sur place parce que je sentais que c’était la volonté de Dieu. Chose surprenante, ma mère a acquiescé à ma décision. C’était étrange, parce que chez mes parents, c’est ma mère qui s’est toujours inquiétée le plus. Puisqu’elle s’est fait baptiser il y a un peu plus d’un an, je sais que sa paix est le fruit de sa relation entretenue avec le Seigneur

Pour sa part, mon père parlait avec un grand amour conjugué d’une grande crainte. Il m’a  informée des projections terribles liées à la COVID-19, m’a proposé des solutions de remplacement raisonnables à mon séjour en Colombie et m’a posé des questions fondamentales qui ont mis mon rationalité à l’épreuve.

Après avoir parlé avec mes parents, j’ai dû aller à la rencontre du Seigneur. Grâce à mon père, j’étais maintenant plus consciente de mes craintes. J’ai livré mon cœur à Dieu et j’ai également prié pour mon père. Au fil de ma prière, je me suis rendu compte que je désirais vivement apporter la paix à mon père. Dieu m’a cependant rappelé que cette tâche n’était pas la mienne. Si je décidais de rentrer pour permettre à mon père d’être en paix, cette dernière ne serait pas authentique. Elle serait une version falsifiée, fondée sur les circonstances, en opposition à la paix de Dieu qui provient de la connaissance, de la confiance et de la marche relationnelle que nous avons avec lui.

Ce soir-là, j’ai remercié le Seigneur pour ma famille. Pour son amour, pour la croissance spirituelle de ma mère et pour le fait que je pouvais lui confier ma famille et lui demander de nous donner sa paix pour accomplir sa volonté.

Le jour suivant, après l’église, j’ai téléphoné à mes parents. Sans hésiter, mon père s’est excusé pour ses propos du soir d’avant. Il m’a expliqué qu’il avait parlé ainsi par amour et il a souligné qu’il ne pouvait imaginer que quelque chose m’arrive pendant que je séjournerais sur un autre continent. Il m’a été facile de lui pardonner. Je lui ai confié que je priais pour lui et nous nous sommes encouragés mutuellement dans le Seigneur.

Notre Dieu est Seigneur, même pendant la COVID-19. Alors, s’il permet que cette pandémie se poursuive, nous pouvons avoir l’assurance qu’il s’en servira pour notre bien. (Romains 8,28.) Ce qui n’immunise pas les croyants de la COVID-19. Cela signifie que notre Dieu aimant peut même se servir de la maladie pour se révéler à son peuple et pour le sanctifier. Et que même dans la mort, nous pouvons nous réjouir qu’il y ait la vie éternelle. (Jean17,3.) Si notre Dieu est désireux de donner son fils, son corps pour notre salut, pourquoi doutons-nous de son amour et cédons-nous à la peur au cœur de cette pandémie ? Notre Dieu est digne de confiance. Par la croix, il a démontré son amour et sa puissance, rachetant notre paix. (Jean 16,33.)

Puissions-nous nous souvenir des paroles de Jésus et nous accrocher à lui : « Je vous laisse paix, je vous donne la paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. » Jean 14,27 (Colombe)