Cybercarnet

Couture et mouture pendant la COVID-19

(Version éditée en raison de contraintes d’espace)

Nous sommes assurés que la plupart d’entre vous ont suivi la couverture médiatique accordée à la pandémie de la COVID-19 en Europe. L’Espagne est particulièrement touchée. Le taux de nouveaux cas et de décès quotidiens ne cesse d’augmenter. Dans la région de Madrid, la situation est telle qu’un aréna a dû être transformé en morgue temporaire. Les salons funéraires en effet ne parviennent plus à procéder à la crémation des dépouilles en si grand nombre. Les gens meurent sans la présence des membres de leur famille et sans messes funéraires. Cette situation demeure très difficile sur le plan psychologique pour les gens d’ici. Même s’ils n’ont aucune croyance religieuse, les messes funéraires font partie du processus du deuil.

À quoi ressemble notre vie ici ? Nous en sommes à notre deuxième semaine emmurés ensemble, ignorant la fin de cette situation. Nous nous plaisons heureusement tous les deux et nous sommes reconnaissants pour notre mariage, solide et heureux. Nous disposons de plus de temps pour prier et lire la Bible. Nous avons également du temps à consacrer à nos loisirs et aux tâches sur notre liste de choses à faire, négligées depuis longtemps. Nous sommes également reconnaissants pour la technologie dont nous disposons qui nous permet de garder contact avec les gens d’ici. Nous joignons les gens par téléphone et envoyons des messages à tous ceux que nous pouvons, même aux gens que nous connaissons à peine, leur demandant de leurs nouvelles et comment nous pouvons prier pour eux. Nous avons passé des moments de prière avec des collègues et amis par Skype. Nous avons offert des conseils à des gens inquiets tant au téléphone qu’en ligne. Nous avons continué à donner des cours d’anglais, y compris la lecture de passages bibliques avec plusieurs de nos étudiants également. Ils sont reconnaissants de pouvoir effectuer des tâches « normales » avec tout ce temps libre obligatoire. Les Églises à l’échelle de tout le pays recherchent la direction du Seigneur. Elles font preuve d’audace dans leurs démarches pour faire briller leur lumière dans ces jours sombres.

Il y a quelques jours, les responsables à l’hôtel de ville ont demandé à Sole, amie et croyante de confectionner 600 masques protecteurs. Elle m’a téléphoné pour me demander si je voulais participer à cette initiative. C’est ainsi que ma machine à coudre a contribué à la confection de beaucoup de masques. La rigidité du tissu qui nous a été remis fait en sorte que mes aiguilles ne cessent de briser. Il ne m’en restait plus que deux et j’ai lancé un appel à l’aide sur WhatsApp aux étudiants de mon groupe du cours d’anglais. En peu de temps, j’ai reçu les coordonnées d’une personne et ma dernière aiguille s’est brisée juste avant que j’aie pu communiquer avec elle. C’est ainsi qu’avec l’aide d’un policier, j’ai pu rencontrer la propriétaire d’une petite boutique de mercerie, amie de l’une de mes étudiantes et la tante d’une autre connaissance. Je suis émerveillée par le fait que le Seigneur a remplacé ma dernière aiguille, brisée, par cent aiguilles robustes ainsi que beaucoup de bandes élastiques. J’ai remercié la dame de sa générosité et elle m’a demandé si elle pouvait se joindre à nous dans ce projet. Voici une autre occasion de témoigner de l’amour de Dieu à ces gens, puisque je peux exprimer ma reconnaissance au Seigneur de me permettre de le servir ici.

En tant que chrétiens, notre manière de réagir au milieu de cette crise demeure capitale. Nous devons tirer des leçons de cette situation et nous ne devrons pas agir comme d’habitude après cette pandémie. Nos programmes et nos impeccables cultes d’adoration ne constituent pas une priorité pour Dieu. Notre bien-être n’est pas sa priorité non plus. La brebis sans berger, voilà sa priorité !

Nous sommes préoccupés par le fait que les gens en Amérique du Nord ne prennent pas au sérieux la menace de ce virus comme ils le devraient. Certains pensent qu’elle est surfaite et que les dommages causés à l’économie ne valent pas les mesures entreprises pour protéger la santé des gens. Une journée passée ici vous ferait rapidement changer d’idée !

Jésus a dit que la maison fondée sur le roc ne s’écroulerait pas. Matthieu 7, 24-27. Elle se tiendrait droite malgré les vents tumultueux. Le vent secoue notre « maison ». Est-elle bâtie sur Jésus, le roc et ses priorités ou sur des choses qui ont peu d’importance devant l’éternité ?

Nous vous demandons de prier pour ce qui viendra après. Le taux de chômage dans ce pays était très élevé bien avant cette crise. Beaucoup de gens ne disposeront d’aucune source de revenus. Comment pouvons-nous, ainsi que d’autres disciples de Jésus, les accompagner dans la prochaine crise à survenir dans leur parcours de découverte l’amour de Dieu pour eux ?

Tout comme vous, les disciples de Jésus ici prient pour que Dieu leur accorde sa sagesse et sa direction. Rien de tout ceci ne le surprend. Nous le savons à l’œuvre, malgré cette crise, pendant cette dernière et à cause de celle-ci. Nous intercédons pour les malades, pour ceux qui les soignent et pour ceux qui prennent les décisions qui nous affecteront tous. Joignez-vous à nous dans la prière pour nos décideurs gouvernementaux tout comme nous prions pour les vôtres. Priez pour nos dirigeants pastoraux ici et priez pour les gens qui ont peur et qui ne connaissent pas encore le Prince de paix. Priez sans cesse !