Cybercarnet du président

Avez-vous déjà été frappé par une ombre ?

Avez-vous déjà été frappé par une ombre ? Cela vous a-t-il fait mal ?

J’ai reçu un appel téléphonique que j’attendais. Jack reposait sur son lit à l’hôpital et le médecin lui donnait très peu de temps à vivre.

Au cours des dernières semaines, les anciens de mon Église avaient passé beaucoup de temps avec Jack. Il luttait avec la nouvelle de sa mort prochaine. Il a tout d’abord été effrayé devant cette perspective. Bien que croyant, il a été aux prises avec des difficultés usuelles, comme chacun d’entre nous si nous faisions face à notre propre mort.

Je me suis assis avec Jack. Cet homme dans la mi-cinquantaine, autrefois robuste, était amaigri et pâle. Ses lèvres étaient étirées et desséchées. Sa peau couvrait ses os comme le tissu d’un parapluie entre les rayons. Le cancer avait grugé son appétit, sa force et rongeait maintenant ces derniers jours.

Le cancer n’avait cependant pas atteint sa foi.

Je me suis penché vers lui et je lui ai chuchoté : « Jack, le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. »

Il a ouvert les yeux en accueillant ces paroles.

« Jack, il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme. »

Ses paupières fermées, on pouvait apercevoir un pâle sourire.

J’ai ensuite chuchoté le verset 4 du psaume 23 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort. »

Les paupières de Jack sont demeurées closes, mais ses doigts amaigris se sont enroulés autour des miens et je sais que le Seigneur s’occupait merveilleusement de mon ami.

La version Segond, « à la Colombe » traduit ainsi le verset 4 : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort […] »

Les ombres peuvent engendrer la peur. Lorsque l’on demandait à ma fille aînée, quand elle était une petite fille, de se rendre au sous-sol vers le congélateur pour chercher un pain, elle demandait toujours d’être accompagnée.

Ce n’était pas le congélateur qui l’effrayait. Ni le sous-sol ni la salle de la chaudière à mazout. C’étaient les ombres qui lui faisaient peur.

Un jour, une ombre traversera votre vie. Nous expérimentons tous des moments traversés par les ombres. Lorsque ces incontournables moments surviennent, rappelez-vous trois choses :

Les ombres paraissent toujours plus grandes qu’elles ne le sont en réalité.

    • Notre crainte est toujours plus grande que notre problème. Le contraire ou l’envers de la foi n’est pas le doute, mais bien la peur. Élargissez votre perspective. Accédez au point de vue de Dieu lorsque l’ombre vous frappe.
  1. Les ombres ne peuvent vous faire mal.
    • Une ombre vous a-t-elle déjà frappé ? Il y a une grande différence entre l’ombre d’un camion et le fait d’être véritablement frappé par un camion en tant que tel. Les ombres ne sont que des images sans substance. Elles peuvent vous faire peur, mais ne peuvent vous blesser.
  2. Il n’y a pas d’ombre sans une source de lumière à proximité.
    • Lorsque vous vous sentez seul. Vous êtes dans une vallée et les ténèbres vous entourent ; sachez que Dieu est près de vous. Une ombre qui traverse une vallée est visiblement une indication qu’il y a une source de lumière qui projette l’ombre en question. Cessez de regarder l’ombre et concentrez-vous sur la lumière. Regardez la lumière en face et notez aussitôt que l’ombre se jettera aussitôt derrière vous. L’ombre ne paraîtra pas aussi vaste et cessera d’être menaçante.

La vie comportera des vallées et des ombres. Un ancien proverbe arabe souligne : « L’ensoleillement incessant sans pluie forme un désert. » Si nous ne faisons jamais l’expérience des ombres, nous finirons par dessécher. Il faut de bons moments et de mauvais moments. Des moments lumineux et de sombres moments permettent à une personne de prendre de la maturité. La vie est un mélange de plaisir et de douleur, de succès et d’échecs, de victoires et de défaites, de sommets et de vallées. Ces dernières ne sont pas de mauvaises choses. Elles créent des occasions de vivre des ombres. La vie ne se déroule pas dans l’absence d’ombres. Apprenez à vous centrer moins sur elles et davantage sur la présence de votre Berger.