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Qui sera une Débora ?

Au début de l’année 2019, une équipe de la Calvary Baptist Church de Guelph en Ontario s’est rendue au Cedar Home au Liban. Cette équipe voulait voir de première main cet établissement, un véritable havre où les filles sont outillées et rendues autonomes pour devenir ce que Dieu a prévu qu’elles soient. L’objectif de ce voyage consistait à découvrir comment la Calvary Baptist pouvait devenir partenaire du ministère là-bas, au fil de leurs échanges avec les filles, au sein de cette culture et auprès des dirigeants de cet établissement, les missionnaires du Fellowship à l’étranger, Karim et Rita Anayssi.

Lynda Schultz, missionnaire à la retraite du Fellowship à l’étranger et membre de la Calvary Baptist faisait partie de cette équipe qui a rendu visite au Cedar Home l’an dernier. Nous lui avons demandé de nous faire part de ses impressions à propos de ce voyage. Les voici :

«Les filles du Cedar Home proviennent de beaucoup d’arrière-plans différents. Certaines ont commencé leur vie comme réfugiées dont les familles ont fui la Syrie à cause de la guerre. D’autres filles, d’origine libanaise, à cause de problèmes familiaux et économiques, n’ont aucun espoir de briser le cycle de la pauvreté et de déséquilibre par elles-mêmes. Des filles palestiniennes vivent également au Cedar Home, elles aussi victimes d’un conflit dont elles ne sont pas responsables.

De toutes les impressions que j’ai ressenties, je retiens trois choses de notre séjour au Cedar Home :

  1. Au Cedar Home, il n’y a pas de filles palestiniennes, ni syriennes, ni libanaises.

Oui, les filles proviennent de ces trois arrière-plans : la Palestine, la Syrie, le Liban. Ces jeunes filles n’auraient pas tendance à se fréquenter naturellement, même si l’occasion se présentait. Cependant, les filles du Cedar Home ne font aucune distinction politique, culturelle, historique ni raciale. Pour elles, ces différenciations n’existent pas. Ce sont de jeunes filles que les circonstances ont réunies. Des filles qui voient au-delà des barrières inventées par les adultes et parviennent à ce dont nous avons tous besoin : une famille.

Et c’est ce que le Cedar Home représente, une famille qui fonctionne pour rendre chacune meilleure encore. La manière dont les filles plus âgées, plus expérimentées et mieux préparées aidaient les plus petites, récemment arrivées ou moins aptes à réussir est l’une des caractéristiques qui m’ont le plus touchée. L’égocentrisme cédait la place à un “nous” pratique, omniprésent et conscient.

  1. Il y a de l’espoir pour les personnes invisibles de notre société.

Une famille, consiste à rendre les choses meilleures pour les autres, même s’il en coûte quelque chose. Certaines des filles du Cedar Home sont sans papiers. En d’autres mots, elles n’existent pas selon l’état. Si le père n’inscrit pas son enfant auprès des autorités appropriées, cet enfant n’a aucun statut légal. Le fait d’être sans papier entraîne de graves conséquences. Vous ne pouvez aller à l’école, si vous n’existez pas. Et si vous ne fréquentez pas l’école, quel sorte d’avenir disposez-vous pour réussir sur le marché du travail si vous y entrez. Les responsables du Cedar Home entretiennent une relation étroite auprès des autorités libanaises. Cette dernière leur permet d’inscrire ses enfants à l’école et de leur donner des occasions d’entrer dans des entreprises qui n’exigent pas d’elles de présenter des papiers pour prouver qu’elles existent. Celles qui sont considérées comme invisibles par la majorité des gens sont rendues visibles par les efforts du Cedar Home.

  1. L’avenir de l’Église au Liban repose sans doute entre les mains de ces filles à leur majorité.

C’est cette troisième impression qui a compté le plus pour moi. Le Liban est un pays au bord du gouffre économique, s’il n’a pas déjà franchi cette étape. Il s’agit d’un tampon entre les pays plus vastes et plus puissants, qui est sans cesse sous la menace d’être surpassé par un conflit qu’il subit bien souvent sans l’avoir causé. Lorsque l’occasion se présente, les hommes quittent le Liban en quête de meilleures occasions. Ils laissent les femmes derrière eux. L’Église n’est pas épargnée par cette façon de faire. Le bien-être spirituel de l’Église repose ainsi sur les personnes laissées derrière.

Le Cedar Home se consacre à ouvrir la voie aux filles pour qu’elles atteignent le sommet dans la société. Bien plus : ses responsables forment des croyantes et en font des disciples pour susciter tout leur potentiel comme elles doivent l’être dans l’Église.

Pendant mon séjour là-bas, j’ai eu l’occasion de faire le récit de Débora aux filles, tout juste avant mon retour au Canada. Débora a pris sa place dans l’histoire biblique, à une période où son rôle aurait été inusité pour une femme et qui aurait sans doute été difficile à accepter pour le reste de la société. Elle a accompli cette tâche parce que Dieu l’avait appelée à l’exécuter et l’avait outillée à cet effet. Lorsque j’ai terminé mon récit, j’ai posé à mon auditoire une question selon moi rhétorique : “Qui parmi vous sera une Débora?” J’ai entendu une petite voix s’écrier : “Moi, je le serai.”

Que dire de plus? Sinon, “Amen!” Que le Cedar Home puisse poursuivre tout ce que Dieu l’a appelé à être dans la vie de ces filles.»

Le Cedar Home est l’un des quatre ministères de parrainage d’enfants du Fellowship. Ce qui veut dire que vous pouvez soutenir ce ministère aux grandes retombées en devenant vous-même parrain d’un enfant. Nous vous invitons à cheminer avec l’une de ces filles du Cedar Home, au fur et à mesure qu’elles deviennent telles que Dieu les a conçues. 

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