Cybercarnet d'AIDE

La traite des personnes et l’Église

La traite des personnes demeure un important enjeu au Canada comme dans le monde. Dans le cadre de l’appel à l’AIDE Ensemble pour la liberté, nous avons invité la Village Church à Surrey en Colombie-Britannique à raconter son parcours pour mobiliser les gens et les inciter à s’élever contre l’injustice engendrée par la traite des personnes et l’exploitation sexuelle.


Le pasteur Jeremy raconte : Je me trouvais dans une maison de rétablissement en Asie du Sud avec une équipe de l’International Justice Mission (IJM). Je n’en croyais pas mes yeux! Quelques années plus tôt, je m’étais rendu dans ce même établissement où j’avais entendu nos partenaires de l’IJM expliquer leur rêve pour cet endroit. À l’époque, c’était une pièce inachevée, vide aux sombres murs de béton.  Ce n’était pas le genre d’endroit qui pouvait apporter de l’espoir à quiconque, encore moins à de jeunes filles mineures rescapées de bordels. Je me tenais à cet endroit, au bord des larmes, m’interrogeant comment ce lieu sombre et froid allait procurer à ces filles résilientes ce dont elles avaient besoin pour se sentir entourées de soins et aimées délibérément. Quelques années plus tard, maintenant, je ne pouvais retenir mes larmes devant cette pièce lumineuse porteuse d’espoir, munie d’un laboratoire informatique et dont les murs étaient ornés de joyeuses murales dessinées par les filles. Ce changement a produit un plus grand effet qui avait eu lieu grâce à un partenariat stratégique entre notre Église et l’IJM, qui a suscité un immense changement, visible dans les yeux des filles et dans leurs sourires. 

Lorsque je pense au Royaume de Dieu, c’est cette image qui me vient à l’esprit. Un endroit sombre, démuni, brisé transformé en quelque chose de nouveau, porteur de guérison et de justice. Ces filles méritent d’être secourues et rétablies, conduites vers une vie d’espoir, d’occasions et d’amour véritable. Tel est le récit que la Bible nous décrit, le portrait d’un monde brisé, rempli d’injustice et de méchanceté, qui est restauré et transformé en un monde nouveau par la justice et l’amour de Dieu. 

En tant qu’Église, notre travail consiste à être les porteurs de l’image de la justice et de l’amour de Dieu. Car nous devons d’abord être le reflet du Christ par notre attachement à lui, puis parce que Dieu a choisi l’Église comme moyen par lequel il désire voir venir ce Royaume aujourd’hui. Pour ma part, il n’y a pas de voie de contournement : si la justice constitue une caractéristique fondamentale de la nature de l’amour de Dieu, alors en tant que son Église, nos cœurs et nos œuvres doivent incarner sa justice, que ce soit dans le monde, à l’échelle de notre pays ou au cœur de nos villes. 

Kaitlyn : Et c’est la priorité adoptée par la Village Church. Nous avons d’abord exprimé nos propres convictions du caractère de justice de Dieu. Nous avons ensuite invité notre Église à participer à cette œuvre. Notre parcours pour mobiliser les gens et les inciter à s’élever contre l’injustice de la traite des personnes et l’exploitation sexuelle a commencé lors d’un tournoi de golf en 2016. Nous en avons organisé un pour le travail de l’IJM en Asie du Sud, pour libérer les gens asservis par le travail forcé. Les membres de l’Église et des entreprises se sont ralliés à cette cause pour concrétiser cette initiative. Ce jour-là, nous avons recueilli 425 000 $. Nous ne nous doutions pas des retombées à venir. Aujourd’hui, dans la région que nous avons soutenue, le travail forcé n’a pas été radicalement réduit ni entièrement éliminé. Verser des sommes à une organisation comme l’IJM demeure un bon endroit où commencer à mobiliser votre Église pour qu’elle se joigne à cette lutte. Nous soutenons maintenant le service social individualisé de l’IJM en matière de traite sexuelle dans d’autres régions, comme aux Philippines et nous participons à d’autres initiatives conjointes. 

Notre travail et nos partenariats ont évolué à partir de là. Aujourd’hui, nous soutenons des maisons sécurisées pour les femmes et les enfants secourus de la traite des personnes et nous soutenons les efforts de prévention. Nous avons commencé à nous rendre compte que l’Église et les personnes du public au Canada pouvaient reconnaître que la traite des personnes survient « là-bas », mais ne parvenaient pas à comprendre ce qui survient ici

Lorsque les femmes et les enfants sont exploités ici même dans nos collectivités, nous devons agir. Nous avons entamé un partenariat de la même manière que nous l’avons fait à l’étranger, par les soins de postcure et le travail de prévention. Sensibiliser les gens sur cette question par l’éducation demeure un outil efficace. Nous avons tenu des tables rondes avec des experts sur le sujet pour déboulonner les mythes, définir les expressions et sensibiliser les gens sur la réalité de la traite sexuelle au pays. La traite sexuelle ne fait pas de discrimination. Plus l’Église est outillée pour en reconnaître les signes et en faire prendre conscience aux autres, plus efficaces serons-nous à devenir des citoyens engagés qui aiment de la manière dont Dieu nous appelle à aimer nos voisins.  Il est difficile d’avoir un fardeau pour ce que nous ne savons pas et nous ne pouvons voir cette question, si nous ne savons pas ce que nous devons rechercher. Une fois que nous le « savons », je crois que Dieu a un moyen de se servir de nous de manière unique pour voir la justice, la liberté et la guérison survenir chez les survivants et pour ceux qui ont encore besoin de s’en sortir.

 


L’équipe d’AIDE rêve du jour où la traite des personnes prendra fin au Canada comme dans le monde. Par l’appel Ensemble pour la liberté, nous espérons voir les Églises sensibilisées et encouragées à faire un pas de foi, à trouver des moyens pour soutenir et défendre les personnes vulnérables. Vous joindrez-vous à nous pour prier que Dieu soit glorifié par les réponses des Églises du Fellowship à l’échelle du pays?

Pour vous renseigner davantage sur l’appel Ensemble pour la liberté et obtenir de la documentation, consultez notre site Internet.