Cybercarnet

Au pays du soleil levant

« Après quelques mois, tout le monde est parti... Il y avait pourtant encore tant à faire. »

Je suis resté bouche bée. Je m’accrochais à chacun des mots qui m’étaient traduits, mal à l’aise. Bouleversé. Accusé. Inquiet. J’avais peur. Les paroles de cette femme m’avaient transpercé.

Je me trouvais à cette époque à Iwate au Japon, où une résidente de cette ville avait vécu la triple catastrophe de 2011 : le tremblement de terre, le tsunami et l’accident de la centrale nucléaire.

Ma nouvelle amie avait perdu des membres de sa famille et des amis lors de cette catastrophe. Elle avait également décrit l’aide extraordinaire des gens de partout dans le monde : à quel point ils étaient désireux de venir les aider à la reconstruction ! Des arrondissements entiers ainsi que des quartiers commerciaux avaient été littéralement balayés. Ces paroles continuaient à me trotter dans la tête :

« Après quelques mois, tout le monde est parti... Il y avait pourtant encore tant à faire. »

Ma nouvelle amie ne parlait pas seulement du besoin de reconstruction seulement de cet endroit. Elle mettait l’accent sur les besoins émotionnels et spirituels des survivants de cette catastrophe. La majorité des gens ne savaient où ni vers qui se tourner. Le traumatisme avait rendu d’autres gens silencieux. Ils étaient sans espoir.

Ma nouvelle amie âgée est chrétienne et elle décrivait le besoin qu’éprouvaient tous les Japonais : des ouvriers pour le Royaume de Dieu.

Je me suis retrouvé au Japon il y a quatre longues années après avoir découvert deux faits troublants :

  1. Le peuple japonais tient la deuxième place parmi les peuples les moins atteints dans le monde.
  2. La liberté religieuse intégrale est garantie par la Constitution japonaise.

Je me suis demandé, puisque le besoin d’ouvriers est si grand, pourquoi donc n’y a-t-il pas plus d’ouvriers qui s’y rendent ? Étant donné que la persécution gouvernementale n’est pas un problème, pourquoi les gens ne s’y rendent-ils pas ? Et pourquoi l’Évangile n’y est-il pas davantage propagé ? (Moins de 1 % de la population japonaise s’identifie comme chrétienne évangélique). J’étais troublé par l’Esprit de Dieu. Mon cœur bouleversé s’est ému pour les Japonais et j’ai crié à Dieu. Il a confirmé en moi ce désir de les aimer et de les servir. Je veux être le sel et la lumière pour ceux qui ne connaissent pas Christ.

Et je le serai ! En effet, je pars au Japon en août 2019 en tant que missionnaire à long terme auprès du Fellowship à l’étranger. Il me tarde de voir les Japonais expérimenter la grâce et l’amour de Jésus de manière tangible sur le plan culturel. Il me tarde de les voir passer à l’étape de formation de disciples, génératrice de mouvements multiplicateurs de disciples. Il me tarde de voir des vies transformées, des Églises implantées et des collectivités métamorphosées.

Une conversation traduite avec une femme japonaise aînée, survenue il y a quatre ans, m’a conduit à quitter mon foyer au Canada pour aimer et servir des gens comme elle. J’ai maintenant hâte à mon retour au pays du soleil levant et d’œuvrer pour voir la vérité du Fils ressuscité s’épanouir dans le cœur des gens de ce beau pays rompu.