Cybercarnet d'AIDE

Pâques me fait fondre !

J’aime Pâques.

Les évènements du récit de Pâques relatés dans les Écritures font une pierre, deux coups. Le sacrifice volontaire du propre fils de Dieu, puis trois jours plus tard, sa résurrection glorieuse ! Chaque année, je fonds devant la réalité que Jésus ait sacrifié sa vie pour moi.

La lecture de la nouvelle Drawbridge Keeper me brise le cœur chaque fois. En tant que père, je trouve cette histoire déchirante, mais aussi utile pour saisir les émotions que Dieu doit avoir ressenties lorsqu’il a vu son fils Jésus mourir le Vendredi saint. Vous voudrez sans doute avoir un mouchoir sous la main avant de poursuivre votre lecture.

The Drawbridge Keeper a fait son apparition en décembre 1997. Trente ans plus tôt, en 1967, ce récit était mieux connu sous le titre To Sacrifice a Son: An Allegory, une nouvelle de Dennis E. Hensley publié pour la première fois dans le Michigan Baptist Bulletin.

Un pont avait autrefois surplombé une grande rivière. Pendant presque tout le jour, le tablier de ce pont se positionnait sur toute sa longueur, parallèle aux berges, pour permettre aux bateaux de naviguer librement de chaque côté de ce pont. Chaque jour, cependant, à un moment donné, un train venait à passer. Ce pont serait positionné à travers la rivière pour permettre au train de la traverser.

Un aiguilleur s’asseyait dans une cabane d’un côté de la rivière où il manœuvrait les commandes pour faire pivoter le pont et en verrouiller le mécanisme en place pendant le passage du train.

Un soir, l’aiguilleur attendait le passage du dernier train ce jour-là. Au couchant, il observa l’horizon et aperçut les phares du train. Il est retourné à son poste de contrôle et a attendu que le train se rende à la distance réglementaire où il devait tourner le pont. C’est ce qu’il a fait. Mais il a découvert, horrifié, que la commande de verrouillage ne fonctionnait pas. Si ce pont n’était pas sécuritairement verrouillé, le train allait sauter de ses rails et plonger dans la rivière. Ce train de passagers comptait un grand nombre de voyageurs à son bord.

L’aiguilleur a laissé le pont tourné en position qui lui permettait de traverser la rivière. Il s’est précipité à l’autre extrémité du pont, de l’autre côté du cours d’eau, où se trouvait un interrupteur à levier qu’il opérerait manuellement pour verrouiller le pont.

Il devrait maintenir fermement ce levier lors du passage du train. Il entendait maintenant le grondement du train. Il a agrippé le levier et s’est penché en arrière de tout son poids pour verrouiller le pont. Il a continué d’exercer de la pression pour maintenir le mécanisme verrouillé. La vie de beaucoup de gens reposait sur la force de cet homme.

Puis, il a entendu un son qui lui a donné des sueurs froides, qui provenait de l’autre côté du pont, du côté de sa baraque de contrôle. « Papa, où es-tu ? » C’était son fils de quatre ans qui traversait ce pont pour le retrouver. La première réaction de cet homme a été de crier à son enfant : « Cours ! Cours ! » Le train était trop près. Les petites jambes du bambin ne lui permettraient pas de traverser le pont à temps.

Cet homme était sur le point d’abandonner son levier pour récupérer son fils et l’amener en sûreté. Il s’est rendu compte qu’il ne pourrait pas retourner à son levier à temps, s’il sauvait son fils.

La mort était imminente : celle des nombreux passagers de ce train ou celle de son propre fils.

En l’espace d’un moment, il devait prendre une décision. Le train poursuivait sa route à vive allure et en sécurité. Personne à son bord ne se doutait qu’un petit corps avait impitoyablement été projeté dans la rivière par ce train roulant à toute vitesse. Personne n’a remarqué le triste visage de cet homme éploré, en larmes, encore accroché au levier de verrouillage, bien après le passage de ce train. Ils ne l’ont pas aperçu, lui, qui retournait chez lui, plus lentement qu’il ne l’avait jamais fait. Il raconterait à sa femme la mort brutale de leur fils.

Chaque fois que je lis ce récit, je dois m’asseoir pour pleurer. J’imagine perdre mon propre fils et les sanglots me gagnent. Je commence alors à penser à Dieu…

Peut-on s’étonner qu’Il ait fait trembler la terre et obscurcir les cieux à la mort de son Fils ? Que ressent-il lorsqu’à vive allure, nous passons notre vie sans même une pensée à ce qui a été accompli pour nous par Jésus-Christ ?

Cette histoire d’un fils, sacrifié pour le salut d’un grand nombre peut au mieux, être considérée comme une inspirante parabole. Elle tente de faire comprendre le sacrifice de Jésus, fils de Dieu d’une manière plus directe en l’associant à l’anxiété de ce père terrestre qui doit faire un sacrifice comparable.

Cette similitude de « Jésus est mort pour nous » présente un point fondamental qui en illustre cependant la faiblesse : Jésus n’est pas mort à la suite d’un accident. Même si le Père céleste a abandonné son Fils pour sauver l’humanité, à la manière de notre gardien du pont-levis qui a sacrifié son fils pour épargner la vie d’étrangers, ce ne sont pas des circonstances qui ont obligé Dieu à faire ce choix. La mort de Jésus-Christ a été prédéterminée ; le Fils a toujours été voué à mourir pour les péchés de l’humanité. Certains exégètes voient des contradictions dans cette allégorie. Ils affirment que ce récit galvaude le sacrifice planifié de Dieu et le présentent comme une décision prise sous l’impulsion du moment.

Le fait que ce geste ait été « prédéterminé » me frappe avec une puissance plus grande encore. Ésaïe 53.10 déclare : « Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance […] ».

En tant que disciples du Christ, nous sommes entrés dans sa mort et sa vie ressuscitée et nous avons une motivation supplémentaire de donner. Je suggère que plutôt que d’être animés d’un sens de compulsion, nous soyons bénis par l’Esprit de Dieu qui vit en nous, qui nous dirige vers un besoin et un montant à sacrifier.

À Pâques, pendant que vous méditez sur le grand sacrifice du Christ pour vous, prenez votre offrande en considération. Je prie que toutes nos offrandes fassent écho à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ et soient dirigées par son Esprit, pour les besoins qui touchent son cœur.

AIDE peut vous y aider par son catalogue et ses programmes de secours.