Cybercarnet d'AIDE

Les Thiessen à Madagascar

En février 2021, Jesh et Julie Thiessen, missionnaires du Fellowship à l’étranger, et leurs trois enfants ont quitté le Canada pour œuvrer au Good News Hospital à Madagascar.

Partenaires avec AIDE et le PAACS, le Pan African Academy of Christian Surgeons, ils font partie d’une équipe qui travaille au démarrage d’un nouveau programme chrétien de résidence en chirurgie. Ce dernier contribuera à former de nouveaux chirurgiens pour répondre à l’immense besoin médical de ce pays. Madagascar compte moins de cent chirurgiens au service d’une population de 26 millions. L’ajout de chaque nouveau chirurgien suscite donc d’importantes retombées.

Pour soutenir la mise sur pied de ce programme, AIDE a lancé l’appel particulier En dehors de la salle d’attente. Cet appel a pour objectif la collecte de 145 000 $ pour financer ce programme de formation pendant les cinq prochaines années. Les gens peuvent y contribuer directement par notre site Internet sécurisé.

Pour mieux vous faire connaître Jesh et Julie, nous avons tenu un magnifique entretien sur Zoom en août dernier. En voici les moments forts dans ce carnet.

 

AIDE : Pourriez-vous vous présenter ?

Jesh : « Je suis chirurgien général. »

Julie : « Mère à la maison, je m’occupe de nos trois enfants. »

Jesh : « Nous ne l’avions pas prévu ainsi, mais je travaille pendant des heures. Alors, cet arrangement fonctionne bien, puisque je suis souvent absent. »

« Lorsque nous vivions au Canada, nous étions membres de la Bay Park Baptist Church à Kingston en Ontario, ville où j’ai effectué ma résidence en chirurgie. C’est par un autre résident en chirurgie qui fréquentait cette Église que nous nous sommes joints à cette congrégation. Nous l’avons fréquentée pendant notre séjour à Kingston. Cette Église demeure toujours notre Église d’attache et celle qui nous a envoyés. »

AIDE : À l’origine, comment avez-vous participé au travail missionnaire ?

Julie : « Les missions ont marqué notre enfance à tous les deux. Nos deux familles avaient été exposées au travail missionnaire. Enfants, nous avons tous deux grandi accompagnés par l’idée des missions. Parvenus à l’adolescence, nous avons tous les deux vécu des expériences différentes lors de voyages à court terme. Puis, lors de nos fréquentations, nous savions que les missions feraient partie de notre vie, sans savoir comment les accomplir. Ainsi, Jesh étudiait dans l’espoir d’entrer en médecine. L’idée que nous avions d’aller en mission est née pendant qu’il exerçait la médecine ici au Canada. Puis, cette démarche a pris forme selon un processus par étape. Pendant sa résidence, Jesh tentait de choisir une spécialité. Il a ainsi effectué certains voyages en Afrique de l’Est et a compris le besoin en chirurgie là-bas. C’est pour cette raison qu’il a choisi cette spécialité. Puis, nous songions encore aux missions à court terme. Après notre premier voyage ensemble, nous avons compris que nous devions considérer un séjour à plus long terme pour entretenir une relation approfondie et susciter les retombées que nous souhaitions. »

Jesh : « J’ai à cœur l’enseignement, entreprise difficile lorsque nous allons et venons. Nous avons à cœur de nous consacrer à la résidence en chirurgie à Madagascar. Pour y parvenir, nous devons être sur place. »

AIDE : Qu’est-ce qui vous a attiré à Madagascar ?

Jesh : « Dans nos recherches d’un hôpital, nous pensions à un établissement rural et nous recherchions un pays à forte densité rurale où la majorité de sa population n’avait pas accès aux soins de santé. Madagascar compte une très vaste population rurale. Nous recherchions un hôpital où nous serions sur le terrain pour contribuer à son développement et pour y établir un programme de chirurgie. Nous souhaitions nous y installer avec l’intention de consacrer notre vie à cet hôpital et à ses gens. Madagascar est très sympa ; ce pays très démuni figure parmi les cinq plus pauvres dans le monde. Il occupe également le cinquième rang mondial des plus beaux endroits naturels. Nous ne sommes pas particulièrement attirés par la nature. En revanche, nous en sommes ravis. »

Julie : « À vrai dire, Jesh a rencontré un autre chirurgien pour la première fois lors d’une conférence à Madagascar. Ils ont échangé sur des cas et des contextes hospitaliers semblables. L’hôpital connaissait des retards de développement. Jesh m’a raconté que cet établissement avait besoin d’un chirurgien, j’ai ri en lui disant que nous ne pourrions jamais nous rendre à un endroit aussi sympathique que Madagascar. Cet endroit semblait magnifique, si agréable et exotique, où vivent des lémurs. Lorsqu’il s’y est rendu, nous savions que nous devions subvenir aux besoins de notre famille. Jesh a constaté que la communauté de l’hôpital, intégrée aux indigènes, comptait d’autres enfants pour permettre aux nôtres de ne pas être entièrement isolés. Ils recouraient à l’aide d’enseignants, et je ne suis pas moi-même enseignante. Cette aide appuierait nos enfants au fil de leur croissance. Dans l’ensemble, ce contexte conjuguait les soins de santé, une communauté et la mise en place d’un hôpital. »

Jesh : « C’est l’un des endroits où il est le plus difficile de vivre. Il comporte beaucoup de potentiel, mais ne compte malheureusement pas de Starbucks. »

AIDE : À quoi ressemble une semaine normale pour vous ?

Jesh : « Pendant la semaine, je pratique la chirurgie à temps plein, je vois des patients, je pratique des opérations et je demeure sur appel. En juillet, j’étais sur appel un jour sur deux et un week-end sur deux. Si une femme devait subir une césarienne ou une autre opération d’urgence, quelle que soit l’heure, je demeure ainsi sur appel un soir sur deux. Ici, ce mois a été particulièrement fou. Les frontières de Madagascar sont toutes fermées. Certains secours pour notre équipe n’ont pu nous parvenir, ce qui a exercé des pressions supplémentaires sur notre équipe hospitalière. Je consacre ma semaine à mon travail, puis je récupère ensuite. Nous nous détendons en regardant des films, lors de soirées de pizza et en nous faisant discrets.

Julie : « À la maison, dans ce contexte rural sans supermarché ni d’épicerie, nous confectionnons tout ce que nous mangeons. Je consacre beaucoup de temps à gérer la maison, les repas et les enfants. Leur horaire se divise entre l’école anglaise en compagnie des enfants d’autres missionnaires et une école française avec les enfants des environs. Ils entretiennent ainsi des relations avec d’autres enfants et apprennent le français. Je divise mon temps en les éduquant d’une part et en les soutenant dans leur scolarité. J’effectue également beaucoup de travail administratif pour notre mission, principalement dans les communications et la rédaction de notre carnet. »

Merci, Jesh et Julie ! Nous sommes reconnaissants de la passion qui vous anime, de votre vision et de votre cœur pour les gens de Madagascar. Toute l’équipe d’AIDE est enchantée de vous aider à démarrer ce nouveau programme chrétien de résidence en chirurgie.

Pour vous renseigner sur cette occasion, consultez le www.fr.fellowship.ca/Endehorsdelasalledattente

Vous pouvez lire d’autres récits des Thiessen sur le cybercarnet d’AIDE et vous pouvez les suivre sur leur carnet de ministère. (En anglais seulement.)