Cybercarnet d'AIDE

Plus puissant qu’une explosion

Déjà plusieurs semaines se sont écoulées depuis que l’explosion au port de Beyrouth a bouleversé les Libanais. Peu après cette déflagration, Karim Anayssi, missionnaire du Fellowship à l’étranger, a fait part de ses réflexions sur ses conséquences qui surpassent les dommages physiques.

« Immédiatement après cette terrible catastrophe, la diffusion par les médias d’une foule d’articles, de théories et d’analyses sur cet événement se poursuit. J’ai voulu vous faire part de mon point de vue, comme Libanais et missionnaire du Fellowship, depuis l’endroit où nous servons le Seigneur.

« Une description unique traduit notre impression, en tant que témoin, au lendemain de cette explosion : c’est comme être atteint d’une balle mortelle et laissé mourant. C’est la manière dont nous avons ressenti cette déflagration et ses effets sur les Libanais.

« La tourmente fait souffrir ce peuple depuis si longtemps et a fait jaillir nos larmes. Si nous en sommes partiellement responsables, c’est parce que nous n’avons pas su défendre nos droits et le bien-être de notre pays. La plupart d’entre nous n’avons pas eu le choix ni de droit de parole. Cette catastrophe est survenue. Nous avons alors pensé : quel degré de souffrance d’un petit pays comme le Liban peut-il encore subir ?

« Avant cette explosion, qui a détruit notre port et de notre capitale, le Liban subissait la plus grande faillite de son histoire. Après cette déflagration, nous avons maintenant touché le fond. Le Liban a été frappé également par une grave éclosion locale de COVID-19. Les dégâts provoqués par l’explosion ont conduit des milliers de gens à l’hôpital sans égard à l’éloignement physique ni aux précautions de la pandémie. Les conséquences seront catastrophiques. Enfin, la division politique et la polarisation qui sévissaient avant l’explosion ont aggravé l’état de notre pays, déjà si affaibli. Notre pays connaît l’échec avec ses infrastructures démolies et sa dépression sociale absolue.

« Telle est la description de notre réalité et des effets de cette explosion. CEPENDANT… Des retombées sont à venir suivant cette explosion. Une occasion s’est présentée à nous, une découverte que nous n’aurions jamais imaginée, illustration qu’aucun homme n’aurait pu délibérément concrétiser pour enseigner quelque chose à quelqu’un.

« Voyez-vous, mon esprit humain naturellement limité peine à comprendre l’immensité de Dieu. Je parle et je chante la grandeur de Dieu. Je n’en ai pourtant pas admiré toutes les dimensions ni mesuré ses retombées et son étendue. Cette explosion a enseigné à tous ses témoins que de puissantes choses existent vraiment. Si une explosion peut être si puissante, comment donc se manifeste la puissance de Dieu ? Et moi, comme disciple de Jésus, puis-je accomplir de grandes choses aussi puissantes que cette explosion ? Tel était l’objet de ma réflexion, provoquée par cette explosion.

« De puissantes choses, comme l’amour des gens comme Mike et Elizabeth Vandergaag et leur aide aux multiples facettes. Ainsi, Mike a pris l’initiative de se rendre au cœur de la ville le jour suivant l’explosion. Il s’est porté volontaire pour aider à dégager les débris et nettoyer la maison d’une personne qu’il n’avait jamais rencontrée auparavant.

« De puissantes choses accomplies par Roula et Bechara, par le Clementia Life Centre. Ils procurent assistance et amour à tant d’enfants réfugiés et à leurs familles. Ils mobilisent les croyants de la région pour offrir repas, nourriture, médicaments ainsi que de l’aide au nettoyage et à la reconstruction. Par Jésus, ils laissent une empreinte durable dans la vie de ces démunis.

« De puissantes choses comme celles que Rita et moi accomplissons au Cedar Home en éduquant les orphelines et les jeunes filles démunies. Par Jésus, nous les transformons pour qu’elles deviennent autonomes et capables de changer le monde.

« Si cette explosion a été très puissante, notre Dieu est encore plus puissant et notre amour surpasse toute chose.

« Beyrouth, notre capitale a été détruite. Nous savons cependant que le temps de la reconstruction est venu, en briques et en esprit. C’est la raison d’être de notre équipe à Beyrouth.

« Puisse cette grande tragédie qui a emporté la vie de gens innocents et privé des centaines de milliers de Libanais et des habitants de Beyrouth de leur gagne-pain n’ait pas eu lieu en vain. Qu’elle devienne le solide fondement de la reconstruction de notre capitale fondée sur l’amour ; sur Jésus notre roc séculaire. »

Karim Anayssi
Missionnaires du Fellowship à l’étranger
Directeur général du Cedar Home au Liban

Renseignez-vous sur l’intervention d’AIDE sur les secours face l’explosion au Liban ici.