Cybercarnet d'AIDE

Les hauts et les bas d’un médecin en Afrique rurale

Un médecin en Afrique rurale connaît beaucoup de fluctuations. Le docteur Jesh Thiessen et sa femme Julie, missionnaires du Fellowship à l’étranger, sont à l’œuvre au Good News Hospital à Madagascar et contribuent au démarrage d’un nouveau programme chrétien de résidence en chirurgie. Les responsables d’AIDE sont enchantés de les aider dans cet effort par l’appel Endehorsdelasalledattente dont l’objectif vise à financer cette initiative pendant les cinq prochaines années. En août dernier, notre équipe d’AIDE a eu l’occasion de s’entretenir avec les Thiessen sur les hauts et les bas de leurs expériences au cours de l’année qui vient de s’écouler. Nous voulions vous en faire part.

Les hauts : une formidable équipe
« Nous avons pu cultiver de bonnes amitiés ainsi qu’un sens de la communauté au sein de l’équipe. Chacun de ses membres peut raconter d’inspirants récits sur les motifs qui l’ont incité à œuvrer dans cet hôpital. À cet effet, le chef de la division de l’entretien et sa femme vivent ici dans le village, loin de la capitale où ils sont nés. Employés depuis 25 ans, ils ont senti que Dieu les appelait à travailler ici. Un collègue chirurgien et sa femme ont quitté leur vie confortable et leurs carrières respectives dans une autre région de Madagascar et ont emménagé ici comme missionnaires. Professionnelle, elle a quitté son emploi, en sachant qu’elle ne pourrait trouver un tel emploi ici. Il a accepté un salaire réduit de la moitié, car ils étaient si enthousiastes de démarrer ce nouveau programme de résidence. À vrai dire, il a fait partie d’un programme de formation semblable dans un autre pays. L’expérience qu’il pouvait apporter avait tant de valeur à leurs yeux !

« Nous vivons dans l’enceinte de l’hôpital avec le reste du personnel. Nous avons passé des moments hilarants ensemble. C’est vraiment amusant de voir le dynamisme des différentes cultures s’animer et de se familiariser avec la culture et la nourriture préférée des uns et des autres. Il n’y a pas grand-chose à faire. Nous nous divertissons nous-mêmes. Ils ont tous le sens de la fête. Ils font de la musique, ils dansent, et à tour de rôle, ils animent des jeux festifs. Beaucoup de langues différentes rendent ces jeux très plaisants pour tous. Le personnel malgache connaît bien les danses du pays. Le jour de la fête de l’indépendance de Madagascar, les employés de l’hôpital ont demandé à Julie de leur enseigner une danse canadienne. Devant cette demande inattendue, elle n’a pu que songer à la danse des canards. Tout le monde ne croit pas qu’il s’agisse en effet d’une danse canadienne. C’était une erreur culturelle de notre part ! Ah ah ! Ce qui est particulièrement amusant, c’est que toute cette communauté y a participé, des enfants aux personnes à l’aube de la retraite.

Les bas : une petite équipe
« Nous nous attendions à ce que certaines personnes se joignent à nous ou reviennent à l’hôpital. Elles n’ont pu le faire. En effet, les restrictions de la COVID-19 ont entraîné la fermeture des frontières de Madagascar. Sept missionnaires partis en permission n’ont pu revenir à Madagascar. L’enseignante qui devait aider nos enfants pour leur scolarité ne peut revenir. C’est un véritable défi, tant d’un point de vue familial que communautaire.

Les bas : la COVID
« Nous ne pouvons obtenir périodiquement de tests de dépistage de la COVID. Lorsque nous avons des patients potentiels, nous devons deviner s’ils sont véritablement atteints du virus. Imaginez notre situation : si nous effectuons des tests de COVID, nous devons envoyer ces tests ailleurs. Il faut trois, quatre jours et plus pour en obtenir les résultats. Un défi de taille. Heureusement, selon nos estimations, la COVID ne s’est pas répandue trop rapidement dans notre région.

« Les vaccins représentent un autre défi. Nous avons tous deux reçu notre première dose. Nous n’avons pas encore reçu la deuxième dose, qui n’est pas encore arrivée. Ces vaccins ne sont pas rapidement accessibles.

« Cela touche les soins des patients. Beaucoup d’entre eux ont si peur de la COVID qu’ils ne viennent pas à l’hôpital lorsque survient la moindre inquiétude à propos de ce virus. Ou ils quitteront l’établissement s’il y a des rumeurs de contagion. Cette peur entraîne leur éloignement de l’hôpital et les empêche d’obtenir l’aide dont ils ont besoin. Nous avons eu des patients qui ont quitté l’hôpital au milieu de leur convalescence par peur que d’autres patients soient atteints du virus.

Les hauts : guérison de la COVID
Presque tout le personnel et les missionnaires de l’hôpital ont eu la COVID, mais tout le monde en a été guéri, y compris un médecin de 70 ans. Ce virus n’a pas fait trop de ravages sur le plan personnel.

Les bas : des cas difficiles
Nous avons découvert qu’un grand nombre de patients attendent que leur situation s’aggrave avant de se rendre à l’hôpital. Empêchés par la peur de la COVID, ils tentent d’aller mieux à la maison, puisque le parcours qu’ils doivent franchir pour parvenir à l’hôpital demeure long et difficile. Ce qui complique la situation des patients. Ainsi, un patient plutôt que de se rendre à l’hôpital dès les premiers symptômes, nous arrive avec une rupture de l’appendice. Cela complique le traitement pour lui comme pour nous. Nous lui démontrons de l’empathie, parce que tous les patients doivent faire des choix difficiles.

Les hauts et les bas : préparer les patients à rencontrer Jésus
« Nous sommes reconnaissants d’être à l’œuvre dans un hôpital missionnaire. Nous avons ainsi la liberté d’aider les patients à connaître Jésus lorsqu’ils reçoivent des soins. Un patient arrive souvent dans un état grave, avec peu d’espoir de guérison. Nous en prenons soin, nous préparons spirituellement les chrétiens à rencontrer bientôt Jésus et à le présenter à ceux qui ne le connaissent pas, lui notre Seigneur et Sauveur. Ce sont des conversations particulières, mêlées de joie et de tristesse que nous entretenons avec chacun des patients et avec leur famille. »

Merci, Jesh et Julie, de nous avoir témoigné les hauts et les bas de votre ministère au Good News Hospital. Nous aimons vous entendre sur la passion qui vous anime, votre vision et votre cœur pour les gens de Madagascar. Toute l’équipe d’AIDE est enchantée de vous aider au démarrage de ce nouveau programme chrétien de résidence en chirurgie qui permettra l’ajout d’autres chirurgiens au sein de votre équipe dans cet important travail.

Pour vous renseigner sur cette occasion, consultez le www.fr.fellowship.ca/Endehorsdelasalledattente

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