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L’autorité biblique et la capitulation devant la culture

Il y a plusieurs années, je me suis entretenu avec un collègue pasteur. Selon lui, mon point de vue orthodoxe sur l’enfer était imparfait. Il a souligné que les Églises doivent commencer à s’affirmer, que l’avortement n’était pas mauvais en soi et que les croyants consacrés appartenant à d’autres religions seraient reçus au ciel. Dieu accueillerait universellement tout croyant dévoué. Vous n’aviez qu’à être le meilleur musulman qui soit.

Lorsque j’ai voulu lui montrer les passages bibliques qui contredisaient son point de vue, il a rejeté l’autorité des Écritures. Un autre jour, quelqu’un m’a déclaré que sa foi ne s’appuyait pas sur l’authenticité du récit de Noé. Qu’il s’agit probablement d’un mythe, mais que ce dernier n’a pas écorché sa foi pour autant. Je n’ai pas eu le cœur de montrer que Jésus croyait véritablement que le récit de Noé constituait une réalité factuelle historique selon Matthieu 24.37 et Luke 17.26. Si Jésus se trompait sur les faits de cette référence de l’histoire, à quel autre endroit aurait-il pu se tromper ?

L’autorité des Écritures

Ce virage culturel d’aujourd’hui semble se produire à une vitesse folle. Le souffle coupé, nous le voyons et nous tentons de bien comprendre ce qui se passe. La vitesse à laquelle tant d’amis au sein de l’Église évangélique adoptent des points de vue autrefois jugés non orthodoxes est déconcertante. Je vous soumettrai humblement que sur la chaire se trouvent une inquiétude croissante et le refus de croire en l’autorité biblique.

J’ai souligné à mon ami que ses points de vue n’étaient plus strictement orthodoxes. Il m’a alors mis au défi en affirmant que ses opinions ne pouvaient pas être classées comme hérétiques, parce qu’avec une conscience tranquille, il pouvait signer le credo des apôtres et le credo de Nicée.

Bien que j’affirme que ces deux credos saisissent en grande partie ce qui est biblique et ce qu’est être chrétien, j’ai répondu par cette question : « Depuis quand le simple fait de signer un credo fait-il d’une personne, un disciple fidèle du Christ ?

Ces credos étaient fondés sur l’autorité des Écritures. Si vous remettez en question l’autorité de la Bible, il est logique que vous deviez mettre au défi les déclarations de foi présumées déposées dans tout credo.

J.I. Packer a défini ainsi l’autorité biblique : « Le principe chrétien de l’autorité biblique signifie que d’une part, que les desseins de Dieu dirigent la foi et le comportement de son peuple par la vérité révélée mise de l’avant par les Saintes Écritures. D’autre part, cela signifie que toutes nos idées sur Dieu doivent être mesurées, éprouvées et corrigées lorsque cela est nécessaire et mises de l’avant en référence à l’enseignement biblique. » [Traduction libre]

Ce que la Bible enseigne à propos du rôle de l’autorité des Écritures

Que dit la Bible sur sa propre autorité inhérente sur la foi et sa mise en pratique en tant que chrétiens ? Comment l’Écriture se qualifie-t-elle elle-même ? Comment l’Écriture décrit-elle les degrés de la doctrine ? La Bible mentionne-t-elle les domaines de liberté et de débat ? Voici un rappel de quatre domaines généraux qui ont trait à l’Écriture :

1. La saine doctrine

  • 1 Timothée 1 ; 1 Timothée 6.2-5 ; 2 Timothée 4.1-5 ; 2 Timothée 2.14-19 ; Tite 1.9 ; Tite 2.1

Les chrétiens doivent dispenser « avec droiture la parole de la vérité » (2 Timothée 2.15) et enseigner « selon la saine doctrine » (Tite 1.9). La saine doctrine est la norme selon laquelle tout autre enseignement doit être mesuré. La validation de cette saine doctrine repose sur la priorité de l’Écriture et sa clarté. Elle repose sur la manière dont elle s’appuie sur le caractère de Dieu, sur la défense de l’Évangile et sur ses retombées sur l’Église.

2. Questions controversées

  • Romains 14 ; 1 Corinthiens 8.11-16

Ce sont des inquiétudes théologiques où l’Écriture demeure silencieuse ou lorsque la question repose sur l’opinion ou la préférence personnelle. Des occasions où une question théologique est appuyée par une herméneutique biblique acceptable, qui en vient pourtant à une conclusion qui diffère de la nôtre. Nous ne devons pas juger « le plus faible » à propos d’une question controversée (Romains 14.13). Pour éviter de faire « chuter » ce frère plus faible. (1 Corinthiens 8.13) Nous devons toujours nous assurer d’avoir une bonne conscience lorsque nous prenons une position personnelle sur des questions controversées (Romains 14.5-8 ; 1 Corinthiens 8.12).

3. La doctrine malsaine

  • 1 Timothée 1 ; 1 Timothée 4.1-5 ; 2 Timothée 4.2-4 ; Tite 1.9

Les chrétiens, croyants, peuvent adopter une doctrine malsaine. Cela se produit lorsqu’un disciple du Christ s’éloigne suffisamment d’une question de saine doctrine, ou une croyance ou un comportement qui doit être corrigé. Cependant, ils ne doivent pas être considérés comme faux docteurs, ni hérétiques ni apostats. Certains passages bibliques nomment clairement les doctrines malsaines comme 1 Timothée 1 qui déclare que le parjure, le mensonge et le commerce de l’esclavage constituent une croyance et un comportement malsain. La réprimande de Paul à l’endroit de Pierre se classe dans cette catégorie (Galates 2.14).

4. L’hérésie

  • 1 Timothée 1 ; 1 Timothée 4 ; 2 Timothée 4 ; 2 Pierre 2.1-3 ; 2 Pierre 2.12

L’hérésie démolit le fondement même de l’Évangile. Synonyme du faux enseignement et du blasphème dans les Écritures, l’hérésie est décrite comme un « naufrage de la foi » et est « livrée à Satan afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer. » (1 Timothée 1). Ils ont « abandonné la foi », ils ont enseigné ce qu’ils ont appris des esprits séducteurs et des démons (1 Timothée 4) et reniant leur Maître qui les a rachetés, ils attireront sur eux une perdition soudaine. (2 Pierre 2)

J’espère et je prie que notre Fellowship d’Églises et nos dirigeants veilleront toujours à défendre l’autorité biblique. Cette dernière constitue le « pivot »* qui empêche l’Église de capituler devant la culture et de faire naufrage parmi ceux qui s’identifient comme chrétiens évangéliques.

* pivot : chose qui constitue l’élément principal essentiel, qui sert de base et tient tous les éléments ensemble qui existent ou qui fonctionnent comme unité, comme un tout.