Cybercarnet du président

Pensez comme un missionnaire à Pâques cette année

Pâques constitue le mont Everest du calendrier chrétien. Mais le reste de notre monde y prête-t-il seulement attention ?

J’ai entendu un récit à propos d’un pasteur confortablement assis en pleine lecture en savourant un café au magasin Chapters. Tout près se déroulait le débat enflammé de six étudiants universitaires autour du nom de l’interprète de Skipper de la série des années soixante, Les joyeux naufragés. Prêtant l’oreille, le pasteur s’est finalement lancé : « je connais son prénom. » Ils étaient pendus à ses oreilles. C’était l’occasion rêvée pour ce pasteur d’avoir de la valeur à leurs yeux et de justifier tout ce temps passé à regarder cette comédie insipide. Il s’est lancé : « Ce comédien s’appelait Alan Hale. Le nom du personnage du capitaine avait été d’abord divulgué dans le pilote, puis dans deux autres épisodes. Jonas Grumby était son nom. » Il a souri sachant qu’il les avait impressionnés. Puis les yeux écarquillés, nos six étudiants lui ont répondu en chœur : « vous devez être très âgé ».

Le pasteur s’est ensuite assis avec eux pour mieux faire leur connaissance. À minuit, il avait découvert qu’aucun d’entre eux ne pouvait comprendre l’importance historique de Pâques. Deux d’entre eux connaissaient la véritable signification de Noël et les autres se sont demandé pourquoi quelqu’un aurait pu fêter la naissance et la mort d’un juif charpentier « mythique ». Ils ont poursuivi leur conversation jusqu’à deux heures du matin et ont échangé leurs courriels.

Lorsqu’il a quitté ses nouveaux amis, il ne cessait de se demander « Qui va atteindre ces gens ? Quelle voix entendront-ils ? Leur réalité n’inclut même pas la possibilité que le Christ et son Église puissent être pertinents dans leur vie. Qui leur parlera ? »

J’ai également entendu parler du pasteur Ted qui a exercé son ministère à Pandora, un petit village de champs de maïs de 900 âmes en Ohio. Vingt-cinq ans avant son arrivée, cette église mennonite comptait 50 personnes. Ce qui n’était pas mal pour un village de 900 âmes où près de 5 % des villageois fréquentaient l’église. Ce n’était pas assez toutefois pour payer un pasteur à temps plein. Le pasteur Ted avait été appelé à cette petite église lors de son retour au pays, après avoir consacré quatre années en mission aux Pays-Bas. En vingt ans, cette église est passée à 700 personnes. Chaque année, la commission scolaire communiquait avec le pasteur Ted pour vérifier avec lui le calendrier de l’Église pour éviter qu’il n’entre en conflit avec celui des activités scolaires. Voilà ce qu’on peut appeler, mes amis, exercer une influence.

Quelqu’un a posé cette question au pasteur Ted : « Quel est votre secret pour exercer une telle influence sur votre collectivité ? » Il leur a raconté qu’au séminaire, il avait été formé pour être missionnaire. Tous ses cours avaient porté sur les missions. À son arrivée à Pandora, il ne savait pas comment être pasteur. Il savait cependant comment être missionnaire. Il avait ainsi aspiré à supprimer les barrières culturelles à l’Évangile. Il a souligné : « Les pasteurs doivent cesser de penser comme des pasteurs. Ils doivent plutôt adopter la mentalité et les actions des missionnaires. »

Le Canada est un pays païen. La plupart de ses citoyens ignorent ce que les chrétiens célébreront le 4 avril prochain. Pensons et agissons comme des ambassadeurs interculturels. Prions ensemble pour qu’un grand nombre expérimentent la grâce salvatrice de Jésus à Pâques cette année.