Cybercarnet du président

L’unité précède le fait d’être en mission

La semaine dernière, je vous ai présenté notre verset thématique pour 2021 : 1 Corinthiens 1.10 (Colombe)

Notre année de collaboration et d’unité

« Je vous exhorte donc, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ : tenez tous le même langage, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion. » 

Versets thématiques par année :

  • 2012 : Romains 15. 13 : notre année d’espérance
  • 2013 : 2 Corinthiens 5.7 : notre année de foi
  • 2014 : Jean 13.35 : notre année d’amour
  • 2015 : Luc 19.10 : notre année de proximité
  • 2016 : Tite : 2,12 : notre année de ferveur
  • 2017 : Colossiens 2.7 : notre année de formation de disciples
  • 2018 : Romains 12.12 : notre année de prière
  • 2019 : Jean 4.34 : notre année de résilience
  • 2020 : Osée 12.7 : notre année de retour
  • 2021 : 1 Corinthiens 1.10 : Notre année de collaboration et d’unité

La semaine dernière, je vous ai communiqué mon profond désir de voir nos Églises demeurer unies dans la poursuite du délicat travail qui consiste à composer avec les restrictions imposées par la COVID-19. Le diable, ce diviseur et ce conquérant, cherche à se servir de ces circonstances pour nous rendre inefficaces. Notre unité demeure fondamentale si nous voulons expérimenter les progrès de la mission dans nos collectivités, dans notre pays et dans le monde par nos missionnaires. J’aimerais insister sur l’importance de deux qualités fondamentales à l’efficacité de la mission au sein de nos Églises.

L’importance de la paix et de l’unité

  • Nous appartenons à la même famille : celle de Dieu. Voilà qui change tout.
  • Le monde ne connaît pas cette extraordinaire appartenance, cette fraternité et cet amour.
  • Nous avons cette capacité de nous aimer les uns les autres et de cheminer ensemble, qui suscite une telle retombée et un tel témoignage pour le monde qui nous observe.
  • En tant que frères et sœurs, notre unité demeure l’un de nos puissants outils d’évangélisation pour voir les âmes spirituellement perdues venir au Christ.
  • Jésus nous appelle au Grand Mandat dans Matthieu 28.18-20 : aller et à faire de toutes les nations des disciples.

Pour accomplir sa mission, nous devons d’abord rechercher deux choses :

La première, c’est la paix

Dans la version française de la Bible, le mot hébreu « shalom » est traduit par « paix » à 236 reprises. La signification élémentaire du mot « shalom » renvoie à la notion d’entièreté, à quelque chose de « complet ». Dans 1 Rois 9.25 (Colombe), ce mot est traduit par « achevé », « rendu entier » et fait référence à l’achèvement du temple. Dans Genèse 15.16 (Colombe), ce mot fait référence au péché des Amoréens qui n’avait pas encore atteint son comble. Dans la Bible, vingt passages sont traduits par  « parfait ». Dans 1 Chroniques 29.19 (Colombe), David prie Jéhovah : « Donne à mon fils Salomon un cœur sans partage (shalom) pour qu’il garde tes commandements […] » Dans 1 Rois 8.61 (Colombe), Salomon prie que le peuple de Dieu ait un cœur « shalom » ou « entier », tout entier consacré à Dieu. Ainsi, le mot « shalom » évoque l’idée fondamentale d’entièreté ou d’intégralité dans notre relation avec Dieu. Shalom signifie d’entretenir une juste relation avec Dieu, en substance, d’être en paix avec Dieu. Ainsi, vivre en « shalom » avec Dieu consiste à mener une vie de contentement et en abondance, libre de culpabilité, en parfaite unisson pour ne faire qu’un avec Dieu. Elle ne se trouve qu’en Christ. Pour chacun d’entre nous, dirigeants chrétiens, notre travail ressemble à celui d’un courtier de la paix avec Dieu et avec nous-mêmes. Cette paix mène à l’unité et garantit notre entièreté, notre complétude, notre plénitude en Christ et notre lien inséparable les uns envers les autres. Cette entièreté se manifeste par notre plénitude en Christ, notre unité.

La deuxième est l’unité

« Servir, unir, grandir », telle est la devise du Fellowship national. Nous ne pourrons grandir à moins d’être unis. En tant que président, l’une de mes tâches fondamentales consiste à protéger et à préserver l’unité de notre mouvement. À quoi devrait ressembler l’unité? Étudions les paroles de Jésus sur l’unité dans Jean 17.20-23 (Colombe). Dans Jean 17, Jésus s’attend à ce que ses enfants exercent une dépendance envers Dieu ainsi qu’une interdépendance les uns envers les autres. Dans sa « prière de grand prêtre », il l’a ainsi déclaré :

20 « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, Mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, 21 afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient [un] en nous, qu’eux aussi soient [un] en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. 22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un. 23 ‒ moi en eux, et toi en moi ‒, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m’as aimé. » (Colombe)

Les versets 20 à 23 comportent deux phrases qui parlent d’unité. Remarquons que l’unité résulte de notre dépendance envers Dieu et notre interdépendance les uns envers les autres. Ces deux phrases se terminent de manière presque identique : « afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » Ainsi, l’unité  a une raison d’être et son objectif consiste à gagner les gens spirituellement perdus. L’unité communique aux gens spirituellement perdus de la communauté. Voyez la spectaculaire construction parallèle de ces deux phrases de la Bible. Le verset 21 souligne : « […] afin que tous soient un […] qu’eux aussi soient [un] en nous […] afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » Les versets 22 et 23 soulignent : « […] afin qu’ils soient un comme nous sommes un […] afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé […] » Chacune de ces propositions commence par la préposition : « afin ». Cette dernière est souvent appelée une clause d’intention, « hina » dans la version grecque koinè du Nouveau Testament. En effet, dans Jean 17, Jésus utilise dix-neuf clauses d’intention. Les versets 20 à 23 de Jean en renferment six en deux phrases. Dans ces clauses, d’abord au verset 23, Jésus insiste sur ce point : la raison d’être de l’Église doit être caractérisée par l’unité comme moyen d’aider le monde à connaître et à croire, au verset 21. L’unité a une raison d’être, un objectif, une mission : gagner les âmes perdues.

Voyons les paroles de l’apôtre Paul dans Éphésiens 4 (Colombe) portant sur l’unité.

1 « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, 2 en toute humilité, et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, 3 en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. 4 il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; 5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, 6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. »

Un article du Reader’s Digest est intitulé : « À quoi reconnaît-on un bon arbre? » [Traduction libre]. On y explique que les racines d’un arbre à l’autre aiment se toucher. Une substance fongique contribue à lier les racines de différentes espèces d’arbres. Ceux d’une forêt tout entière se trouvent ainsi reliés entre eux. Si un arbre reçoit de l’eau, des nutriments ou du soleil… Il les partage avec les autres arbres. Ils peuvent tous ainsi expérimenter le partage et par ce moyen, parvenir à la maturité.  Aux versets 1 à 6 du quatrième chapitre de sa lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul traite de l’unité, particulièrement de l’origine et du caractère que revêt notre unité.

L’origine de notre unité est enracinée dans la trinité (versets 4 à 6) 

Paul décrit les sept grandes unités de l’Église chrétienne. L’unité ne survient pas grâce à une bonne structure ni aux bons programmes qui s’y trouvent, mais bien à un lien enraciné au Père, au Fils et à l’Esprit.

4 « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; 5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, 6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. »

Remarquons que la personne de l’Esprit Saint suscite l’unité. Nous voyons la personne du Christ et son ministère de l’unité. Nous voyons la personne du Père et son œuvre de l’unité. C’est la même paternité qui nous unifie tous.

J’ai deux frères et nous sommes très différents, de toutes les manières possibles. Ils m’acceptent cependant comme je suis. Pourquoi donc? Malgré nos grandes différences, nous avons tous les trois le même formidable père. Au plus profond de nous, un lien indescriptible nous unit tous. Une paternité commune qui fait que nous sommes un.

La nature de notre unité (versets 4 à 6)

Le verset 2 souligne : 2 « en toute humilité, et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, […] » Notre unité se caractérise par l’humilité, la douceur, la patience et l’amour. Notre cible ne peut être « l’humilité », sans quoi elle devient de l’orgueil. Nous devrions la rechercher sans jamais nous en réclamer, parce qu’une fois ainsi affirmée, elle se transforme en orgueil. « La douceur » a pour autre nom pour l’indulgence. C’est un mot qui fait référence au domptage d’animaux sauvages, notamment les chevaux. Un cheval peut être brisé et dompté, mais demeure fougueux et vigoureux. Sa « volonté » demeure sous le contrôle de son maître. La        « patience » accepte tous les événements qui surviennent dans la vie comme faisant partie du plan de Dieu. Ce genre de patience, qui a pour résultat l’unité, doit être caractérisé par l’amour, un type d’amour empreint de tolérance.

Notre unité doit être enracinée dans les trois personnes de Dieu et se caractériser par l’humilité, la douceur, la patience et l’amour les uns envers les autres. Cette unité est le sous-produit de la paix que nous trouvons tous en Christ. Elle commence par la paix qui nous incite à cultiver l’unité qui nous pousse à accomplir la mission. Cependant, nous n’accomplissons la mission que si nous nous assurons d’une coexistence paisible et unifiée. Rien des conséquences éternelles ne surviendront et la mission sera oubliée si nous alimentons le soupçon et un esprit de compétition chez nos dirigeants ou dans nos Églises. Notre unité s’assure de l’accomplissement de la mission.

Demeurez calme et poursuivez votre éloignement physique