Cybercarnet du président

Mourriez-vous au nom de votre vision ?

Par milliers, des gens marchent dans les rues de notre ville malgré les restrictions imposées par le coronavirus. Certaines personnes trouvent même palpitant de faire frissonner les autres et de semer la crainte autour d’eux. Une nouvelle génération de guerriers « de l’éveil » scande la promotion d’une société nouvelle. Un grand nombre de ces gens sont sincères. D’autres voient ainsi une occasion de promouvoir le programme d’action de leur idéologie violente. À deux pas du scrutin américain et de l’éventualité d’une élection canadienne fédérale à l’horizon, il n’y a personne parmi nous qui peut échapper aux multiples visions d’un avenir recommandé qui se dressent devant nous.

Une vision demeure puissante. Tout mouvement s’amorce par un simple énoncé qui attire et alimente l’attention des gens. Tout commence par une vision. Un tel mouvement s’approvisionne du rappel perpétuel de la vision et de l’engagement des gens pour celle-ci.

Il en va de même pour nos Églises. Cependant, en vérité, la vision connaît des « fuites ». Dans nos Églises, c’est la première chose qui fuit. Les gens mènent des existences très affairées et oublient facilement la raison d’être de nos Églises. Beaucoup de gens s’égarent dans le mensonge que l’Église existe pour « moi ».

Toute vision qui surgit rapidement ou dans l’unanimité par un comité en sera une qui, bien qu’elle soit approuvée, ne constituera pas pour autant celle dont les gens vont s’approprier. Si les gens ne se l’attribuent pas, elle ne se concrétisera pas.

La vision ressemble à un tableau. Je suis aquarelliste. La vision consiste à peindre une scène qui génère la passion ou une émotion chez les gens. Elle dépeint l’avenir que nous préférons, celle qui inspire, suscite l’espérance et avec l’aide de Dieu, prend vie.

L’apôtre Jean sur le fait d’être propriétaire

Dans Jean 10, nous écoutons Jésus raconter le récit des mercenaires embauchés pour s’occuper des brebis. Lorsque survient une meute de loups à l’affût d’une côte d’agneau, devinez qui prennent leurs jambes à leur cou vers les collines ? Les mercenaires ! Le propriétaire connaît ses brebis par leur nom, il risquerait sa vie pour elles. Les propriétaires feront tout le nécessaire pour alimenter la mission pour qu’elle aille de l’avant. Ces propriétaires sont prêts à mourir pour la mission qu’ils se sont appropriée.

Ce qui suscite cette question : est-ce que j’accorde mon assentiment et mes applaudissements à la vision de Jésus, ou est-ce que je la fais mienne ?

Un jour sur le dimanche sanglant

En Louisiane, en mars 1965, six cents personnes ont traversé un pont pour se rendre à Montgomery en Alabama pour indiquer au gouverneur que les noirs devraient pouvoir voter. De l’autre côté de ce pont se tenaient des policiers racistes en grand nombre dotés de chiens d’attaque, de bâtons et de gaz lacrymogène. Ces gens se sont arrêtés devant les policiers, les crocs des chiens, les bâtons et ont tous effectué une autoévaluation. Me suis-je véritablement approprié cette vision ? Parce qu’il y a de fortes possibilités que, grâce à elle, je subisse des coups et blessures. Cet événement est aujourd’hui surnommé le dimanche sanglant. Un pays s’est rendu compte que le changement surviendrait parce que certaines personnes étaient prêtes à mourir pour la vision d’un avenir meilleur. Le mouvement des droits civils a suivi ce bain de sang.

La vision qui fuit par une direction faible

La vision fuit. C’est un fait avéré. Il est inévitable tant dans l’Église que dans toute organisation. La plupart des gens reçoivent l’aspiration de cette vision par leur dirigeant. Ils sont prêts à recevoir un projectile, pourvu que leur dirigeant reçoive la première balle. La plupart s’accommoderont de la vision de second ordre du mercenaire qui ne coûte pas grand-chose. Ce genre de vision est engendrée par des dirigeants qui demandent au peuple de s’approprier ce qu’eux-mêmes ne sont pas prêts à payer. La plupart désirent posséder quelque chose qui coûte très cher. Jésus en est un exemple. Le salut lui a coûté la gloire. Imaginez un être divin qui est devenu un bébé incapable de se nourrir par lui-même ni de contenir sa vessie. Cela lui a coûté son sang au Calvaire. Notre peuple attend un dirigeant doté d’une vision qui coûte très cher. Êtes-vous un mercenaire ou un propriétaire ?