Cybercarnet du président

QFH : que ferait Henriette?

J’organise une TVQ virtuelle (Tournée de la vision au Québec) qui se tiendra le mercredi 21 octobre 2020 de 13 h à 14 h 30 (HNE). J’aimerais vous inviter à une réunion sur Zoom en compagnie d’autres dirigeants pastoraux pour vous familiariser avec le partenariat auprès d’une implantation d’Église au Québec. En 90 minutes :

  • vous rencontrerez plusieurs dirigeants et implanteurs de la région du Québec
  • vous assisterez à la présentation de plusieurs projets d’implantations d’Églises qui espèrent devenir partenaires avec votre Église
  • vous apprendrez comment votre Église et vous pouvez démarrer un partenariat 7x7=1

Si cet événement vous intéresse, répondez ici et vos hôtes, Sergei Li et moi-même, communiqueront avec vous sous peu.

Le besoin spirituel au Québec demeure toujours considérable

Le grand besoin du Québec en fait l’une des plus grandes régions spirituellement démunies tant au Canada que partout en Amérique. En effet, seul 0,8 % des Canadiens français s’identifient comme chrétiens évangéliques. Dans cette province, vous ne rencontrerez aucune Église évangélique lors d’une randonnée en voiture de deux ou trois heures, quelle que soit la direction que vous prenez. Imaginez conduire de Vancouver à Hope en Colombie-Britannique ou de Calgary à Edmonton en Alberta ou de Winnipeg à Brandon au Manitoba ou de Toronto à Waterloo en Ontario ou de Halifax à Lunenburg en Nouvelle-Écosse sans rencontrer d’Églises évangéliques. Tel est le Québec où le besoin spirituel demeure stupéfiant.

Des premières années difficiles

Il y a quelques années, j’ai visité un cimetière au Québec. Ce lieu racontait le récit des progrès de l’Évangile au Québec à partir du milieu du XIXe siècle. C’est un récit fascinant, dont voici un résumé accompagné de quelques photos que j’ai prises sur place. Je pense qu’il saura vous intéresser.

 Après le réveil de 1816-1817 survenu à Genève en Suisse, certains adhérents ont quitté l’Église protestante de l’état. Ces dissidents ont été persécutés par une loi 1824 qui aurait pu les forcer à l’exil. Henriette Feller a également quitté l’Église officielle de l’état en 1827 et s’est jointe à la Société des missions évangéliques à Lausanne en Suisse après la mort de son mari. Cette société avait commencé à envoyer des missionnaires au Bas-Canada. En août 1834, Henriette est donc partie au Canada, accompagnée du pasteur Louis Roussy. En septembre 1836, elle s’est établie à Grande-Ligne, au Québec, à seize kilomètres de la ville de Saint-Jean, après avoir été persécutée et chassée de plusieurs autres endroits.

Des années antérieures difficiles

D’autres missionnaires de cette société n’ont séjourné qu’une année, puis sont repartis en Suisse. Pendant la Rébellion de 1837 au Québec, Henriette et d’autres convertis ont fui aux États-Unis, accusés d’avoir fraternisé avec les Britanniques. Cependant, la rébellion de 1837 a libéré la société de l’emprise des prêtres catholiques romains et a favorisé les progrès du protestantisme francophone. Henriette soulignait : « Le temps est venu, le Canada est ouvert. »

Des lieux de prédication ainsi que des écoles ont ouvert leurs portes. La Société missionnaire canadienne-française s’est établie à Montréal en février 1839. Henriette a soutenu cette mission, sans toutefois s’y joindre. Elle était animée en effet d’un profond désir d’indépendance, dépourvu d’influence extérieure. Elle a effectué huit voyages de collecte de fonds aux États-Unis. Elle a insisté pour que Louis Roussy lui fasse un rapport périodique sur l’Église de Grande-Ligne et sur son école, où Les étudiants l’appelaient familièrement « mère ».

De 1855 jusqu’à son décès en 1868, sa santé est demeurée fragile. Ce qui ne l’a pourtant pas empêché de diriger la mission, même depuis sa chambre. Au cours de ses trente-deux années de service missionnaire au Canada français, Henriette Feller a établi la toute première communauté protestante francophone au Québec. Elle a ainsi veillé sur l’éducation des jeunes et a favorisé l’éducation supérieure de francophones doués. Elle a également fondé neuf Églises protestantes francophones dirigées par sept pasteurs. Environ neuf cents membres fréquentaient ces églises.

Michael Haykin, de notre Fellowship et l’un des plus historiens marquants de l’histoire de l’Église au Canada m’a dit un jour : « Steve, à la fin du XIXe siècle, le Québec comptait environ 50 000 chrétiens évangéliques francophones. »

Je m’interroge sur ce qu’il est advenu de ces retombées. La persécution au Québec a forcé l’immigration des évangéliques aux États-Unis. Moins de missionnaires ont été envoyés au Bas-Canada. Une direction défaillante et une évangélisation amorphe au sein des Églises. En quelques générations, l’héritage de Grande-Ligne a été dilapidé. Rappelez-vous que l’Église chrétienne est toujours à une génération de s’éteindre.

Les premières années du Fellowship au Québec

Dans les années 40 et 50, certains étudiants de collèges bibliques ont commencé à s’installer au Québec. Ainsi, parmi ces pionniers, figuraient entre autres, Wilf Wellington, Murray et Lorne Heron et Ernie Keefe. Des Églises francophones ont été démarrées. C’est ainsi que l’Œuvre française du Fellowship est née et qu’environ cent Églises ont été implantées. Aujourd’hui, le Québec compte plus de 80 Églises d’expression française : la plus vaste dénomination francophone dans cette province. Voilà un merveilleux récit de la grâce de Dieu ! Cependant, seuls 0,8 % de Canadiens français s’identifient comme chrétiens évangéliques. Notre travail ne fait que commencer.

Les spécialistes de la missiologie soulignent que les peuples ou les groupes de personnes qui comptent moins de 2 à 3 % d’évangéliques lutteront pour leur autonomie à moins d’obtenir de l’aide extérieure. Imaginez si dès maintenant nos Églises et nos donateurs du Fellowship mettent fin à notre engagement envers le Canada francophone. Avec 0,8 % d’évangéliques, c’est vraisemblablement l’histoire de la fin du XIXe siècle que nous répéterions. Les grands progrès des cinquante dernières années pourraient disparaître en une seule génération. Nous ne pouvons permettre une telle situation ! Le temps est venu. Le Canada français est ouvert !

Très peu de pays envoient des missionnaires au Canada français. En tant que Canadiens, le Seigneur nous a confié sa responsabilité divine. Veuillez vous joindre à moi et intercédons pour le salut des Canadiens, des Canadiens français. Considérez vous joindre à notre Tournée virtuelle de la vision au Québec le 21 octobre prochain à 13 h. Répondez ici et joignez-vous à notre téléconférence sur Zoom.

Merci Seigneur pour les Henriette Feller de l’Église. J’espère que nous en comptons d’autres au Canada avec un cœur pour atteindre les Canadiens français pour Christ.