Cybercarnet d'AIDE

« Remarquez-moi, s’il vous plaît… »

Les poches de son chandail à capuchon gonflées de tubes de rouge à lèvres, de mascara et de bouteilles de vernis à ongles, elle se dirige en douce vers la sortie. Elle espère et prie que le gardien de sécurité la remarque avant qu’elle sorte de la pharmacie. C’est sans doute sa seule chance, peut-être la dernière, de s’échapper. Quelqu’un doit la voir, l’arrêter, appeler la police. L’homme qui l’attend dans la voiture tout près, un jour avait prétendu l’aimer, mais en fait l’avait piégée en lui promettant une vie meilleure. Elle ne savait pas à cette époque ce qui lui en coûterait : les chambres d’hôtel miteux, les appartements misérables, les déplacements constants pour échapper à la justice et les allées et venues quotidiennes de la multitude d’hommes. La maltraitance, l’isolement, les coups, les menaces et la drogue et les torpeurs causées par l’alcool dont il se servait pour la contrôler et dont elle espérait qu’ils atténueraient sa douleur devaient cesser.

« Remarquez-moi, s’il vous plaît… »

  • 12 à 14 ans : l’âge moyen des jeunes qui font leur entrée dans le commerce du sexe au Canada.
  • 280 000 $ : le profit annuel moyen généré par une victime du commerce du sexe au Canada.
  • Entre 300 $ et 1 500 $ : les gages quotidiens d’une seule victime. Ce sont les trafiquants qui empochent cet argent.
  • 93 % des victimes de l’industrie du sexe au Canada sont canadiennes.



Tiré de : www.joysmithfoundation.com/p/facts-figures  (en anglais seulement)

 

«[…] malheur à la femme qui tombe et qui n’a personne pour l’aider à se relever! Lorsqu’elle est seule, elle peut être maîtrisée, le soutien d’un autre implique qu’ensemble ils peuvent se défendre. Unis avec Jésus, ils ne peuvent être vaincus.» Adaptation du livre de l’Écclésiaste 4, 9-12.

Le chemin du retour est cependant long et difficile.

Lorsqu’elles parviennent à s’échapper de leurs trafiquants, les femmes et les filles touchées par la traite humaine et l’exploitation sexuelle doivent surmonter des obstacles considérables. La dépendance, l’isolement, le manque d’appuis familiaux, le TSPT et la maladie mentale figurent parmi ces derniers. Un grand nombre d’entre elles perdent des années d’éducation. L’isolement et la maltraitance affectent de manière néfaste leurs habiletés sociales. Si bien qu’elles sont incapables de répondre aux besoins des autres de manière saine.

BridgeNorth, l’agence partenaire d’AIDE, s’engage à aider celles qui cherchent à quitter ce commerce et qui désirent reconstruire leur vie. Cet organisme se porte également à la défense de celles qui ont été exploitées.

BridgeNorth est à l’œuvre pour restaurer la dignité fondamentale et la valeur des femmes et des filles exploitées sexuellement en répondant à leurs besoins physiques, psychologiques, émotionnels et spirituels. 

Comment pouvez-vous offrir votre aide ? En moyenne, une participante à ce programme met entre trois et cinq années pour parvenir à mener une vie saine et indépendante. Un parrainage mensuel de 40 $, ajouté aux dons d’autres parrains, permet d’offrir de l’hébergement, de la nourriture, des médicaments, du transport, une éducation, de la relation d’aide, du soutien juridique ainsi qu’un accès à un mentorat par des collègues. Les sommes sont mises en commun pour permettre aux participantes d’en bénéficier équitablement.

BridgeNorth fournira de l’information sur la participante que vous parrainez (à l’aide de pseudonymes) ainsi que des mises à jour mensuelles sur ses progrès et l’occasion de lui écrire et de l’encourager si vous le désirez. Pour en savoir davantage, consultez le : www.fr.fellowship.ca/Affranchies

Casandra Diamond, fondatrice et directrice de BridgeNorth a remporté le prix de distinction du procureur général pour les services aux victimes en 2017 et le prix du programme de reconnaissance des femmes et des jeunes filles, cheffes de file en développement communautaire du ministère du Statut de la femme en 2018. Elle-même survivante, Casandra et son équipe se consacrent à restaurer les victimes de l’industrie du sexe en procurant des services qui répondent à leurs besoins mentaux, émotionnels et spirituels. Elles s’engagent à la sensibilisation du public, à élaborer des programmes éducatifs et se portent à la défense des femmes exploitées. Cliquez ici pour en savoir davantage sur les services qu’elles peuvent offrir à votre congrégation ou à votre groupe.

 


Si vous pensez que quelqu’un que vous connaissez est victime de traite, veuillez communiquer avec The Human Trafficking National Crisis Line : 1 866 528 7109 1800222 8477. Au Manitoba : 1844333 2211. Si vous désirez obtenir de l’aide téléphonez à la ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes : 1 800 833 900 1010.