Cybercarnet du président

La diaspora sur le pas de notre porte : une approche nouvelle de travail de proximité ?

Le taux des minorités visibles au Canada doublera d’ici les dix prochaines années.

Voici les statistiques à cet effet :

Lieu :

2006 à l’heure actuelle

2031 Projeté

Canada

18 %

31 %

Toronto

42 %

63 %

Vancouver

41 %

59 %

Calgary

21 %

38 %

Ottawa

19 %

36 %

Montréal

16 %

31 %

Winnipeg

15 %

27 %

Saskatoon

6 %

13 %

Halifax

8 %

12 %

Source : KCI Philanthropic Trends Quarterly, 2011

Origine culturelle de cette nouvelle population, par statut générationnel :

Origine

Première génération

Seconde génération

Asiatique

69 %

26 %

Africaine

62 %

31 %

Latino-Américaine

58 %

33 %

Caribéenne

48 %

42 %

Océanienne

37 %

38 %

Européenne

15 %

20 %

Source : Statistique Canada, 2016

Les dix premiers pays d’origine d’immigrants récemment arrivés au Canada :

Philippines

15,6 %

Inde

12,1 %

Chine

10,6 %

Iran

3,5 %

Pakistan

3,4 %

États-Unis

2,7 %

Syrie

2,5 %

Royaume-Uni

2 %

  France

2 %

Corée du Sud

1,8 %

Autres pays

43,7 %

Source : Statistique Canada, 2016

Le monde sur le seuil de notre porte

Au Canada, ainsi que dans d’autres pays occidentaux, nous assistons à un nouveau phénomène où l’Église n’est pas aussi florissante que dans les pays de l’hémisphère Sud. Des gens provenant de contextes ethniques et religieux différents y arrivent en tant qu’immigrants, migrants ou réfugiés, tous en quête d’un refuge sécuritaire.

À l’heure actuelle, un mouvement de diaspora survient et devant cette réalité, nos Églises doivent réagir. Plutôt que de joindre la tendance de xénophobie grandissante, les Églises et les disciples de Christ, orientés par la mission, doivent considérer cette réalité nouvelle et croissante comme une occasion missionnaire. Une nouvelle ère des missions est confirmée par ce mouvement de la diaspora.

On estime en effet que 214M de gens dans le monde vivent désormais en dehors leur pays d’origine. Entre 1988 et 2012, le nombre de résidents permanents au Canada est passé de 150 000 à 250 000 et l’on prévoit qu’il sera à la hausse. À l’heure actuelle 1,1M de musulmans vivent au Canada et selon les prévisions, ce nombre triplera, par l’immigration et des familles plus nombreuses, au cours des vingt prochaines années. Dieu envoie le monde dans notre voisinage !

Quelle est la réaction de l’Église au Canada ?

Sommes-nous envahis par la peur ou réagissons-nous par la foi ? De bien des manières, la Bible parle de la diaspora des nations. Historiquement, Dieu s’est servi de l’immigration de son peuple pour accomplir ses desseins. Dans l’Exode, les juifs ainsi que les premiers chrétiens du livre des Actes en sont deux exemples. Dieu est à l’oeuvre dans et par les diasporas pour accroître l’Église. La stratégie de Dieu consiste à disperser les gens vers d’autres pays pour ensuite les préparer à recevoir et à proclamer l’Évangile, qui transforme ensuite leur nouvelle identité en devenant une diaspora pour Christ. Un ouvrier parmi nous est à l’œuvre auprès des travailleurs immigrants en Colombie-Britannique. Il a conduit des Mexicains à Christ qui sont ensuite retournés chez eux dans de petits villages où aucun missionnaire n’a jamais mis les pieds. Ce qui a pour résultat que des familles sont gagnées à Christ et que des Églises locales sont fondées dans la ruralité mexicaine. 

Une théologie de la diaspora s’est formée au cours des dernières années pour répondre à ces nouvelles réalités démographiques au Canada. Voici entre autres les nouvelles leçons apprises par l’Église :

  • Un ministère aux gens de la diaspora ou un travail de proximité des chrétiens canadiens auprès des immigrants, des réfugiés et des nouveaux Canadiens.
  • Un ministère par le biais des gens de la diaspora ou un travail de proximité des chrétiens de la diaspora auprès des membres de leur propre groupe.
  • Un ministère au-delà des gens de la diaspora ou un travail de proximité effectué par les chrétiens de la diaspora envers d’autres groupes de la diaspora.

L’affluence actuelle des nations sur le pas de notre porte offre une immense occasion pour l’Église d’aimer et de gagner les gens pour Christ. Les gens de la diaspora, particulièrement ceux provenant d’endroits difficiles à vivre de notre planète, récalcitrants à l’envoi de missionnaires, sont gagnés à Christ en nombre inégalé après leur arrivée au Canada. Je viens d’entendre le récit de trois femmes musulmanes converties à Christ par deux de nos implantations d’Églises. Le traumatisme du déplacement dans un nouveau pays suscite souvent un éveil spirituel et une sensibilité, au fur et à mesure que ces immigrants et ces réfugiés se familiarisent avec leur nouvel environnement.

Les immigrants, dont les repères ont changé, ont besoin de savoir où Dieu se trouve. Les nouveaux immigrants sont en quête d’une nouvelle identité possible qui intègre à la fois les choses anciennes du pays d’origine et la nouveauté de leur pays d’adoption. À cet effet, ils ont besoin de gens fiables, de nouer de nouvelles amitiés  et d’endroits sécuritaires pour leur permettre d’obtenir de l’aide pratique lorsqu’ils explorent leur pays d’adoption. L’Église locale peut offrir toute cette aide lorsqu’elle réoriente sa mission pour mettre à profit nos nouvelles réalités démographiques.

Comment les Églises baptistes du Fellowship peuvent-elles devenir une source de grâce aux gens de la diaspora ? Quelle est votre perception des immigrants? Même ceux qui sont illégaux ? Dieu se soucie-t-il de ces gens ? Quel est l’appel de Dieu à agir pour chacun d’entre nous ?